Normalisation de la rareté des produits pétroliers en Haïti

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La disponibilité des produits pétroliers sur marché local se fait de plus en plus rare. Les pompes à essence n’en distribuent plus. Le marché informel prend le large. Les bateaux transportant le précieux liquide est annoncé à coup de communiqué ou de tweet. En dépit de tout le problème perdure.

Port-au-Prince, le 20 mars 2023.- Sur la route de l’aéroport, non loin de l’hôpital Bernard Mevs, la ligne des motards s’agrandit. A côté d’une pompe à essence, des détaillants de carburant s’installent. Ils s’investissent à fond dans ce commerce illégal désormais normalisé dans le pays.

Il n’y a pas de carburant dans les pompes mais dans les rues

« Si tout le monde se focalise sur l’insécurité qui gangrène le pays, la rareté du carburant n’en demeure pas moins un problème criant et épineux. C’est une crise qui persiste dans le milieu social au vu et au su des autorités gouvernementales qui, jusque-là n’arrivent pas à adresser même ce problème élémentaire », a expliqué Alex, un motard cantonné sur la route de l’aéroport, visiblement découragé par cette rareté à n’en plus finir.

Si sous la pompe à essence, la vente illicite du carburant se fait sans difficulté, la pompe elle-même ne fonctionne pas depuis plusieurs semaines. Un agent de sécurité revient sur la situation actuelle de cette station à essence. « Cela fait plusieurs semaines depuis que la pompe ne fonctionne pas. Le propriétaire ne nous a rien dit à ce sujet. On ne fait que constater. Dans l’intervalle, un nouveau marché prend place ici. Et ces détaillants sont d’une arrogance telle, on ne peut leur demander de ne pas prendre place sous la pompe. Ils sont des chefs », se désole l’agent sécurité.

De la qualité des produits vendus

Ceux qui achètent du carburant à travers les rues de la capitale ne savent pas ce qu’ils achètent vraiment, à en croire certains chauffeurs. Ils reviennent sur des expériences faites avec de la gazoline de mauvaise qualité.
« Avec cette rareté de carburant qui persiste, ceux qui en vendent sur le marché parallèle, ajoutent d’autres produits, par méchanceté. Et les moteurs des véhicules en font les frais. Quant à moi, j’ai failli perdre le moteur de mon véhicule en raison d’un gaz de mauvaise qualité. J’ai dû me rendre rapidement chez un mécanicien », raconte un jeune médecin.

Une expérience que de nombreux motards et d’autres personnalités interrogées à ce sujet soulignent avoir aussi vécues. Et ils appellent en ce sens, les pompes à essence à revenir aux anciennes pratiques.

Le gouvernement n’a toujours pas la solution

La rareté de carburant qui frappe toutes les couches de la société haïtienne est un des petits problèmes que le gouvernement dirigé par Ariel Henry n’est à même de résoudre. Dans un premier temps, certains propriétaires avaient évoqué des difficultés liés au prix du carburant dans les terminaux du pays et dans un second temps, certains avancent le problème de la disponibilité des produits.

Si le terminal Varreux annonce assez souvent l’arrivée de bateaux contenant du carburant, la réalité dans les stations à essence reste inchangée. Et quand une station distribue par hasard le précieux liquide, c’est une véritable bataille rangée pour faire le plein.

A quand la fin de la moralisation de la rareté des produits pétroliers?

Azaine Mauryle

Vant Bèf Info ( VBI)