Haiti: accès aux soins du diabète: si ce n’est pas maintenant, quand s’interroge, le projet Ranfose?

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Une personne sur dix souffre de diabète à travers le monde et d’ici 2045, plus de 700 millions de personnes pourraient en être atteintes1. Les trois quarts de ces derniers vivent dans des pays à faible et à moyen revenu. En Haïti, la Fondation Haïtienne du Diabète et des Maladies Cardiovasculaires (Fhadimac) estimait que près de 300 mille personnes souffraient de diabète en 2019 avec une prévalence nationale de près de 7%2. Pourtant, des éléments fondamentaux pour la prévention du diabète, dont l’accès à une alimentation saine restent inaccessibles à des milliers de personnes, selon le Projet Ranfòse.

Port-au-prince, le 1er decembre 2021.- Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale dudiabète, le projet RANFOSE, financé par l’USAID, plaide pour la considération de l’alimentation comme un pilier important pour prévenir et prendre en charge le diabète. Les aliments correctement enrichis en vitamines et minéraux, conformément aux normes alimentaires, peuvent y contribuer.

Accélérer les efforts dans la prévention et la prise en charge du patient diabétique

Plus d’un siècle après la découverte de l’insuline, l’accès aux soins fondamentaux à un prix abordable reste encore limité. C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé en avril 2021, le nouveau pacte mondial pour accélérer la lutte contre le diabète. Celui-ci vise à réduire la probabilité de développer le diabète et à améliorer l’accès à des soins de qualité, abordables et équitables3. Huit demandes ont été formulées à cet effet : le développement d’un cadre commun réunissant toutes les parties prenantes y compris les patients diabétiques ; l’intégration de la prévention et la prise en charge du diabète dans le cadre des soins de santé primaires et de la couverture sanitaire universelle ; l’innovation en matière de recherche et de normes en vue de combler les lacunes ; l’amélioration de l’accès au diagnostic du diabète, aux traitements et produits de santé antidiabétiques ; la définition de cibles mondiales de couverture des soins

aux diabétiques, assorties d’une «enveloppe de prix mondiale» ; l’amélioration des soins aux diabétiques se trouvant dans les situations d’urgence humanitaire ; l’éducation afin d’améliorer la compréhension du diabète ; la maîtrise de la pandémie de Covid-19 dont les diabétiques sont les principales victimes et qui perturbe considérablement les systèmes de santé.

Ces lignes d’actions sont importantes et urgentes à mettre en œuvre car le diabète peut entraîner des complications graves voir mortelles. En effet, la personne diabétique est exposée à des atteintes cardiovasculaires dont la crise cardiaque, l’accident cérébro-vasculaire, l’insuffisance rénale, la cécité, lesatteintes des membres inférieurs pouvant conduire à des amputations. Par conséquent, il faut passer de la parole aux actes pour obtenir des résultats concrets.

L’accès à une alimentation saine est primordial

Le diabète peut être provoqué par une mauvaise alimentation alors que le patient diabétique est exposé à un risque de déficit nutritionnel qui augmente la survenue des complications. Les études ont prouvé que plus de la moitié des cas de diabète de type 2 auraient pu être évitée avec une alimentation saine et des exercices physiques appropriés4. La prise de poids liée à une mauvaise alimentation a été souvent indexée dans la survenue du diabète. Cependant, en dehors du surpoids, une modification des apports en vitamines et minéraux également entraîne une diminution de la protection contre le stress oxydatif et une atteinte des cellules bêta responsables de la sécrétion d’insuline par le pancréas5. Un déficit en zinc, en cuivre et en manganèse est souvent associé à une intolérance en glucose. De plus, de faibles concentrations de certains micronutriments dont le zinc, la vitamine D qui participent à la régulation de l’insuline ont été observées chez le diabétique en comparaison au non diabétique. D’autres carences en micronutriments antioxydants tels les vitamines C, E, le zinc qui aident à lutter contre les radicaux libres seraient à l’origine des atteintes des vaisseaux sanguins responsables des troubles de la vue, des maladies rénales, des atteintes nerveuses chez le patient diabétique. La carence en vitamine B12 est fréquente chez le sujet diabétique et sa fréquence augmente en cas de traitement par le Metformin qui diminue son absorption. Malheureusement, seuls les micronutriments ayant un rôle dans le mécanisme de régulation du glucose ont été étudiés.

Si les évidences scientifiques ne supportent pas l’utilisation de suppléments (vitamines et minéraux) chez le patient diabétique en l’absence de conditions sous-jacentes, il est important de maintenir une diète riche en micronutriments chez les personnes diabétiques6. En Haïti, près de la moitié de la population (44%) souffre d’insécurité alimentaire7. L’accès aux aliments riches en micronutriments, tels que les fruits et les légumes, les produits laitiers et la viande, est limité dans certaines communautés et onéreux pour les ménages à faible revenu. Par conséquent, la fortification alimentaire qui consiste à ajouter une petite quantité de micronutriments dans des aliments de base est une intervention au rapport coût-bénéfice élevé pouvant y remédier. Rappelons que la fortification alimentaire est obligatoire en Haïti en vertu de la loi du 18 janvier 2017 qui exige que la farine, l’huile et le sel en vente sur le marché haïtien soient fortifiés. La farine doit être enrichie en fer, acide folique, zinc, vitamine B1, B2, B3. L’huile doit contenir de la vitamine A et le sel doit être iodé.

Si ce n’est pas maintenant, quand ?

Les personnes atteintes du diabète doivent bénéficier de tout le support nécessaire pour gérer leur condition. Aussi, les gouvernements et les responsables politiques doivent assurer leur accès à l’insuline, à l’auto surveillance, aux médicaments et aux technologies de santé du diabétique, à l’éducation et au soutien psychologique, à une activité physique ainsi qu’à l’accès à une alimentation saine riche en micronutriments.

Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Walter Fleuristil

    Bonjour.
    C’est absolument vrai que la prévalence du diabète sur la population haïtienne a de quoi inquiété tout le monde, y compris nos plus grands et dévoués experts. Les complications, porteurs de comorbidité ou même de la mortalité, n’ont aucune solution thérapeutique concluante dans la littérature médicale, présentement. Toutefois, Bien se nourrir et, avoir un panel multidisciplinaire d’expert à son chevet restent fort recommandées. En Haïti, la condition économique extrêmement difficiles, La FADIMAC le dit: 44% de la population souffre d’une insécurité alimentaire chronique. Ainsi, aucune des deux solutions de prise en charge du diabète pour amoindrir ses conditions de morbidité, de mortalité ne sont possible pour notre population.
    Étant moi-même diabétique sous insuline depuis 36 ans, une bonne partie de ma famille est exterminée par le diabète, je me suis mis en quête d’une solution de survie. J’ai trouvé que l’hyperkératose de la peau et ces corollaires. Particulièrement, la kératose plantaire est bien le principal initiateur de toutes les complications. J’ai trouvé plusieurs études scientifiques qui font référence à cette condition et ils cherchent la façon de les traiter, d’où cette équipe multidisciplinaire que se donnent, tous les pays riches. Personnellement, J’ai trouvé une façon simple de traiter la condition de dégradation de la peau, des glandes, des nerf et des vaisseaux sanguin qui sont stratifié, endurcis par des kératinocytes immatures que nous produisons dans de pareils situations. Lorsqu’il y a des blessures comme des ulcères ou de multiples blessures microscopiques, la prolifération et la différenciation incontrôlés de ces cellules est à la de toutes ces complications. J’ai trouvé aussi la façon de les traiter. C’est simple facile et efficace.
    Peut-être que, si on arrêtait de se plaindre et de voir, le comment et le pourquoi de ce succès, nous serions plus utiles à la population, au lieu d’aller chercher ipso facto de l’aide pour un pensement sur le bobo. Alors que la mort n’est pas trop loin pour n’importe qui d’entre nous, qui souffre de cette maladie. Combien de personnalités connues ont payé de leur vie, de cette absence de d’inclusion.
    La solution est là, à vous de voir si sauver des vies est votre réelle motivation première, alors, je vous tend la main.
    Walter Fleuristil