AGNU78 : Le malaise du système onusien et l’érosion du multilatéralisme

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L’édition annuelle du grand rendez-vous des Nations Unies à New York ne cesse de refléter la crise qui frappe les enceintes onusiennes. Cette année, cette triste réalité est mise en évidence par la présence d’un seul chef d’État sur les cinq membres du Conseil de sécurité. Emmanuel Macron, Xi Jinping, Vladimir Poutine et Rishi Sunak brillent tous par leur absence, laissant planer des questions sur les messages qu’ils souhaitent faire passer.

New York, le 20 septembre 2023.- La non-participation de Xi Jinping et Vladimir Poutine n’est pas surprenante. Le premier préfère intervenir à distance et n’a jamais assisté à l’Assemblée générale auparavant, tandis que le second a fait quelques apparitions par le passé. Mais ces absences révèlent une réalité plus profonde : le malaise du système onusien et l’érosion du multilatéralisme qui en a longtemps constitué le cadre privilégié.

Autrefois considéré comme le lieu de rencontre incontournable pour les dirigeants du monde entier, l’Assemblée générale des Nations Unies est aujourd’hui le théâtre d’une fragmentation de la scène internationale. Les puissances mondiales semblent préférer des approches unilatérales, choisissant de s’exprimer en dehors des enceintes onusiennes. Le message qui en découle est clair : l’ordre mondial établi d’après-guerre, axé sur la coopération et le dialogue, est en péril.

Cette crise du multilatéralisme se manifeste également à travers les enjeux abordés lors de cette Assemblée générale. L’invasion de l’Ukraine, le dérèglement climatique et la pauvreté extrême sont autant de défis majeurs auxquels le monde est confronté, mais les solutions nécessitent une coopération et une volonté politique commune. Malheureusement, l’absence des principaux acteurs sur la scène internationale laisse craindre une fragmentation encore plus profonde et une paralysie des décisions.

Il est urgent de rétablir la confiance dans le système onusien et de revitaliser le multilatéralisme. Les défis mondiaux sont complexes et ne peuvent être résolus sans une coordination efficace et une volonté politique commune. Les dirigeants du monde doivent prendre conscience de l’importance de l’ordre mondial basé sur le dialogue, le respect et la coopération. Ils doivent saisir l’opportunité de l’Assemblée générale des Nations Unies pour se rassembler, échanger des idées et élaborer des solutions collectives.

Il est plus que jamais nécessaire de reconstruire un système international fondé sur le multilatéralisme solide et résilient, qui place l’humanité et les défis mondiaux au-dessus des intérêts nationaux égoïstes. Le moment est venu d’agir de manière collective pour faire face aux défis du XXIe siècle. Sinon, les conséquences de cette fragmentation pourraient se révéler dévastatrices pour la paix, la sécurité et le bien-être de tous.

Il est temps de reconstruire un multilatéralisme fort et responsable. L’avenir de notre monde en dépend.

Yves Manuel depuis New York
Pour Vant Bèf Info