Quand les gangs armés s’improvisent collecteurs d’impôts

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Devenus monnaie courante de nos jours, les postes de péages installés par les groupes armés ne font qu’augmenter. Ils y prennent gout définitivement. Ciblant notamment le transport en commun, la rançon est exigée à l’aller et au retour. Défiant les autorités, ces derniers contrôlent les axes routiers les plus importants du pays, imposant un paiement à chaque véhicule.

Des données agencées du syndicat Mouvement Unifié des Transporteurs Haïtiens (MUTH) et du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), font mention de 13 postes de péages, installés par des bandits armés sur la voie publique.

Trois dans la commune de Port-au-Prince, dont un à la ruelle Alerte à proximité du cimetière, un à Martissant et l’autre à Fontamara. Trois dans la commune de Cité Soleil, incluant un à la sortie du Terminal Varreux, un à la Saline et un à Drouillard. Deux sur la route nationale #1, notamment un à Titanyen et un entre Saint-Marc et Gonaïves. Deux sur la route nationale #2, à savoir un à Paloma, non loin du cimetière de Carrefour et un à Mariani. Les trois derniers sur les routes nationales # 3, 5 et 8, respectivement à Onaville 12 ; entre Gros-Morne et Port-de-Paix ; à Calvaire, et Croix-des-Bouquets.

« Pour le droit de passage sur la route du grand Sud, le prix varie », explique Jacques Durand, 51 ans, chauffeur de bus assurant le trajet Port-au-Prince/Cayes depuis plus de vingt ans. Il est obligé de taxer les passagers en vue de rassembler la rançon exigée.

Idem pour la compagnie « Dieu qui Décide » assurant le trajet Port-au-Prince/Jérémie. « Je dois payer 3 postes. 25 000 gourdes au premier, 50 000 gourdes au second et 25 000 gourdes au dernier, soit un total de 100 000 gourdes », rapporte l’un des chauffeurs voulant garder l’anonymat. En plus des Fonds d’entretien routier (FER), les frais demandés doivent être payés sans résistance, poursuit-il.

La péninsule Sud, les routes menant au Nord et plusieurs artères dans l’Ouest sont désormais contrôlés par les gangs, qui règnent en maitre et seigneur. Outre les dilatoires pour rester au pouvoir, aucune mesure visant à remédier à la situation n’a été prises ou annoncées par les responsables.

Rappelons que l’accroissement de ces postes de péages survient dans un contexte où la coalition de gangs « Viv Ansanm » prône une révolution qui, selon leur dire, vise à extirper la population de sa misère. Serait-ce ça alors leurs stratégies de lutte ?

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)

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