Violence armée et démographie: les communes Pétion-ville et Delmas explosent

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En proie à une insécurité alarmante et sans précédent, la capitale haïtienne, Port-au-Prince, s’enfonce dans le chaos. Les gangs armés tentent d’étendre leur emprise en grignotant des territoires, semant ainsi la panique et perturbant le fonctionnement normal des activités dans les zones sous leur contrôle. La population civile, livrée à elle-même, cherche désespérément des endroits sûrs pour se réfugier.

Dimanche, 27 avril 2024.- Dans une spirale d’insécurité incontrôlable, les bandits ont envahi plusieurs quartiers de la capitale, notamment le centre-ville, la plaine du Cul-de-Sac, Carrefour Feuilles et Bas Delmas. Les habitants de ces zones ont été contraints de chercher refuge dans des communes plus paisibles telles que Delmas (Haut) et Pétion-Ville.

À la recherche d’un havre de paix

Selon les témoignages locaux, de nombreux individus cherchent quotidiennement des logements dans ces zones. Parallèlement, les brigades de protection interdisent la location de maisons à des étrangers. Dans le cas contraire, une référence est requise pour obtenir un logement dans certains quartiers de Pétion-Ville. De même, la commune de Kenscoff aurait accueilli un nombre considérable de victimes de l’insécurité des quartiers défavorisés de Port-au-Prince.

Depuis plus de deux ans, la capitale haïtienne est en proie à la violence des gangs, qui contrôlent une grande partie du territoire. Il est difficile de passer une journée à Port-au-Prince sans qu’un individu ne soit victime de la criminalité. Les incendies de maisons, de magasins, voire même des petits commerces de rue sont monnaie courante. Cette situation a entraîné un important mouvement de déplacement forcé dans la capitale, touchant plus de 50 000 personnes selon l’Organisation Internationale de la Migration.

Pétion-Ville, menacée aussi par les gangs

Plusieurs quartiers de la commune de Pétion-Ville, notamment Métivier, Pernier et Torcel, sont sous le contrôle du gang « Kraze Baryè », dirigé par Vitelhomme Innocent. Malgré cette montée de la violence, les personnes en difficulté continuent de se regrouper dans des quartiers relativement calmes, malgré les récents troubles survenus à Laboule, Thomassin, Vivy Michel et Belle-Ville.

En 2015, le recensement de la population de Pétion-Ville indiquait 376 834 habitants. Autrefois l’une des zones les plus aisées, concentrant la plupart des activités touristiques et commerciales, la commune est aujourd’hui en pleine explosion démographique. La circulation y est devenue difficile, avec des embouteillages monstres, une agitation permanente dans les marchés publics et une forte affluence dans les gares routières.

Les membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm » ont juré de mettre le pays sens dessus dessous et ne montrent aucune pitié envers les plus vulnérables, notamment les femmes enceintes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées. Actuellement, Port-au-Prince et une grande partie de l’Artibonite sont totalement assiégées par des groupes armés. Parallèlement, les routes nationales sont occupées par des hommes armés établissant des postes de péage et contrôlant la circulation des biens et des personnes.

Likenton JOSEPH
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