« Kabrit fin pase, yo mande fèmen baryè », la réaction tardive du gouvernement

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L’expression « Se lè kabrit fin pase yo rele fèmen baryè » est courante en Haïti. Elle s’est révélée plus que vraie le week-end écoulé. Les bandits armés, passant de la parole aux actes, ont attaqué les deux plus grands centres carcéraux du pays. Ils ont provoqué des évasions en masse au pénitencier national et à la prison civile de Croix-des-Bouquets, 24 heures plus tard, le gouvernement décrète l’état d’urgence et un couvre-feu.

Port-au-Prince, le 4 mars 2024. Les militants de droits humains, dont Pierre Espérance du RNDDH, avaient beau tirer la sonnette d’alarme. Il faut adopter des mesures pour protéger le pénitencier national, disait-il encore en début de semaine.

Cependant, aucune mesure ne semble avoir été prise pour protéger cet espace sensible. En effet, les gangs armés ont fait parler la poudre depuis le jeudi 29 février dernier. Ils ont pris, avec une facilité déconcertante, le contrôle du Centre-Ville de Port-au-Prince.

L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) qui se trouve à quelques mètres du palais national, a été contraint de fermer ses portes.

Durant la journée du samedi 2 mars, le Champ-de-Mars a pratiquement été le champ de bataille entre forces de l’ordre et bandits armés. Ces derniers n’ont pas été mis en déroute. Bien au contraire, ils ont attaqué le Pénitencier national provoquant l’évasion de milliers de détenus, dont des criminels notoires.

Un peu plus tard dans la soirée, ils ont récidivé à Croix-des-Bouquets. Des détenus en ont profité pour prendre la poudre d’escampette.

La réaction du gouvernement s’est faite de manière tardive et a laissé les citoyens pantois.

En effet, des cadavres, environ une trentaine, jonchaient les rues à proximité de la prison civile de Port-au-Prince. Les responsables d’organisations de droits humains font état de morts et de blessés parmi les détenus.

Cependant, le gouvernement n’a fait aucune mention des morts et des blessés. Il a salué les efforts des policiers qui ont tenté de résister aux assauts des bandits.

Ce lundi, le gouvernement affirme avoir décrété l’état d’urgence et un couvre-feu sur la capitale. Il annonce que des mesures seront adoptées pour capturer les prisonniers en fuite.

Vant Bèf Info (VBI)