Haïti-Société: Les enfants de rues abandonnent-ils les places publiques pour intégrer les gangs?

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Depuis un certains temps, on ne remarque plus les enfants de rues communément appelés « Kokorat ». Au Champs-de-Mars principalement ainsi que sur d’autres places publiques de la Capitale telles que Delmas, Carrefour de l’Aéroport, entres autres espaces où l’on a souvent rencontré cette catégorie très marginalisée de la société. Plus d’un se demandent où sont-ils passés? Ont-ils été recrutés par des gangters?

Port-au-Prince, le 16 juillet 2022.- Il est difficile et même impossible pour un haïtien évoluant à Port-au-Prince de dire qu’il n’a pas fait face même pendant un jour à un enfant de rues, péjorativement appelés « Kokorat ».

A travers diverses rues de la Capitale, sur les places publiques, devant les super marchés et les bars, on les rencontrait un peu partout. Pieds nus, mal vêtus, et souvent munis d’ un morceau de torchon très sale en mains pour essuyer des pare-brises afin de gagner quelques sous leur permettant de subsister.

Devant les super marchés, ils s’adressent aux clients pour obtenir quelques choses, tandis que devant les bars, ils se sont installés pour réclamer des miettes, et c’est ainsi qu’ils gèrent leur quotidien.

Très souvent considérés comme des sans- abris, ces enfants ayant dans leurs rangs des adolescents et des jeunes, dorment à la belle étoile, ce, aux regards complices du ministère des affaires sociales et du travail (MAST), de l’Institut du bien-être social et du travail (IBESR) et des ONGs qui se disent travaillées pour le bien-être et le respect des droits des enfants en Haïti.

Il y a quelques temps depuis qu’on ne les a pas remarqués à travers les rues. Aucun nouveau centre d’accueil n’a été crée pour les recevoir, ils n’ont pas été envoyés à l’école ou dans des centres professionnels non plus.

Ce constat général laisse penser que ces enfants auraient été utilisés dans des activités criminelles, tenant compte de la prolifération des gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Ont-ils été recrutés par des gangters? Les gens qui se livrent à ces associations de malfaiteurs utilisent très souvent cette catégorie soit pour faire d’eux des enfants soldats ou des boucliers humains lors des interventions policières dans leur base.

Récemment, on a constaté à travers les résaux sociaux des enfants qui exhibaient des fusils d’assaut en leur possession pour montrer de quoi ils sont capables. On se le rappelle, un chef de gang opérant dans la Commune de Croix-des-Bouquets se faisait entourer d’enfants en plein exercice de sa fonction de police routière.

Cela laisse à entrevoir que les enfants de rues seraient recrutés par des gangs évoluant dans des quartiers pauvres au niveau de la Capitale.

Jean François

Vant Bèf Info (VBI)