Haïti / Justice Vers une Haïti libérée des violences faites aux femmes

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A l’initiative de la plateforme des organisations de femmes haïtiennes pour le développement (POFHAD), un déjeuné-débat a été organisé le vendredi 16 août dernier autour de la proposition de loi portant sur la prévention, les sanctions et l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles.

Vue partielle de l’assistance. Photo (BVI)

Pétion-Ville, le 18 août 2019.- C’est dans un hôtel à Pétion-Ville que des membres d’organisations féministes, de cadres de l’administration publiques et des anciennes ministres à la condition féminine entre autres, ont participé à cet atelier autour de la proposition de loi portant sur les violences faites aux femmes.

Une initiative de la plateforme des organisations de femmes haïtiennes pour le développement (POFHAD), dont la directrice exécutive est l’ancienne ministre à la condition féminine Eunide Innoncent.

Eunide Innoncent (a gauche) et Evelyne Sainvil

Il s’agissait, a-t-elle dit, d’un 5e atelier organisé dans le cadre d’un plaidoyer visant à vulgariser le texte, actuellement en débat au Sénat de la république et recueillier des propositions susceptibles de la bonifier.  

Il est temps, ajoute madame Innoncent, que le pays dispose d’un cadre légal prévenant et sanctionnant toute forme de violences à l’égard des femmes et des filles.  

D’ailleurs, fait-elle remarquer, dès qu’il y ait violence et que le dossier a été porté à la connaissance des autorités compétentes (la justice ou la police), il doit aller jusqu’au procès. Ce qui signifie que même la victime ne pourra, en désistant, l’empêcher de suivre son cours.

Il est même prévu l’engagement de poursuites contre toute personne qui avait été témoin des violences à l’égard d’une femme et qui ne l’a pas signalé aux autorités compétentes.

Danielle Saint-Lot qui participait à l’atelier a quant à elle, mis l’accent sur les mécanismes devant faciliter l’application de la loi lorsqu’elle aura été adoptée comme telle.

A titre d’exemple, la loi prévoit que l’état haïtien doit prendre en charge la femme victime de violence mais on doit avoir une ligne budgétaire destinée à cette fin et connaître à l’avance qu’elle est l’institution à travers laquelle l’état va assumer ses responsabilités, dit madame Saint-Lot.

Passant en revue les grandes lignes du texte, Me Dilia Lemaire a informé que c’est à l’accusé qu’il est fait obligation de prouver son innocence.

Me Dilia Lemaire

Les femmes victimes de violences ont droit à la protection, au suivi des démarches juridiques et administratives, à une assistance juridique gratuite et à une aide pécuniaire, ajoute-t-elle.

La ministre à la condition féminine Evelyne Sainvil a elle, estimé qu’il serait important d’inclure un close portant sur la mise en conformité d’une entreprise qui tolère les agressions à l’égard de leurs employées de sexe féminin.

Elle engage son ministère à travailler à la vulgarisation du texte proposé par la sénatrice Dieudonne Étienne Luma et dit espérer qu’elle favorise l’émergence d’une société avec « zéro violence à l’égard des femmes ».

Madame Sainvil a aussi plaidé en faveur d’une  meilleure représentation quantitative des femmes au niveau des deux branches du parlement.

La section réduction de la violence de la mission des nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) a participé à la réalisation de l’atelier et représentée par Milos Krsmanovic.

Vant Bef Info (VBI)