Évaluation des sanctions de l’ONU contre les gangs haïtiens : Un impact limité et une application médiocre

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Un groupe d’experts mandaté pour surveiller les sanctions de l’ONU contre les chefs de gangs haïtiens a jugé que leur impact était « extrêmement limité » et que l’application de l’embargo sur les importations d’armes était « médiocre ».

Depuis octobre 2022, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis en place un régime de sanctions, notamment l’interdiction de voyager, le gel des avoirs et un embargo partiel sur les armes, initialement dirigé contre un seul chef de gang, Jimmy Chérizier, alias « Barbacoa ».

Cette liste s’est élargie pour inclure désormais cinq des chefs de gangs les plus puissants du pays, tandis qu’en octobre dernier, un embargo complet sur les armes légères et les munitions destinées à Haïti a été instauré.

Malgré ces mesures, les experts ont constaté que les sanctions individuelles avaient un impact limité, les activités des gangs et l’accumulation d’armes continuant sans entrave. De plus, l’application de l’embargo sur les armes reste inefficace, faute de ressources suffisantes pour faire respecter cette mesure en Haïti et dans la région.

Les gangs et d’autres acteurs non étatiques continuent d’acquérir illégalement des armes et des munitions, en particulier aux États-Unis et en République dominicaine, tandis que les autorités locales peinent à faire respecter les dispositions de l’embargo.

Cette évaluation soulève des préoccupations quant à l’efficacité des mesures de l’ONU et met en lumière la nécessité d’une meilleure coordination et de ressources accrues pour lutter contre le trafic d’armes et la violence des gangs en Haïti.

Yves Manuel

Vant Bef Info

Avec la collaboration de AFP