Bigio – Abdalah – Deeb : Portrait de 3 “mastodontes” du secteur privé haïtien, sanctionnés par le Canada

Getting your Trinity Audio player ready...

Les 3 hommes d’affaires sanctionnés récemment par le gouvernent Canadien, ont une grande influence sur divers secteurs en Haïti. Gilbert Bigio, Sheriff Abdalah et Reynold Deeb font partie des personnalités qui souvent financent et dictent les décisions politiques et économiques dans le pays. Dans un article publié lundi dernier, le journal Miami Herald a fait le portrait de ces 3 mastodontes du secteur des affaires en Haïti, frappés par des sanctions Canadiennes.

Miami Florida, le 6 Décembre 2022.- Ces personnalités, selon le média Floridien, sont très puissantes en Haïti. Commerce, importation, financement aux élections, influence dans les grandes décisions, corruption, blanchiment d’argents… leurs noms sont cités dans pas mal d’activités. Détails sur les fortunes et influences de chacun, dans la vie économique et politique du pays :

Gilbert Bigio, l’un des plus riches de la Caraïbes

Il est âgé de 86 ans. Gilbert Bigio est l’un des hommes les plus riches de la région des Caraïbes, avec des entreprises en Haïti et en République dominicaine. Alors qu’il était un courtier en puissance bien connu en Haïti, il a pris sa retraite en tant que PDG du GB Group en 2018 et s’est largement retiré de la vie publique, partageant son temps entre des maisons à Key Biscayne et en République dominicaine. La plupart des transactions commerciales de l’entreprise sont gérées par son fils, Reuven Bigio, un consul honoraire d’Israël en Haïti.

Jusqu’à récemment, le jeune Bigio semblait soutenir un retour de Martelly à la présidence. Gilbert Bigio a fait l’objet des Pandora Papers, une fuite massive de documents secrets de sociétés offshore.

Selon Miami Herald, en prévision aux sanctions internationales, certains membres du secteur privé, dont Reuven Bigio, qui préside le conglomérat GB Group de son père milliardaire, Gilbert Bigio, se sont réunis à Miami et en Haïti sous les auspices d’une nouvelle entité appelée Macaya Group.

Parmi les activités commerciales du GB Group en Haïti figure Port Lafito, un terminal à conteneurs privé qui a été pris pour cible par des gangs ces dernières semaines, des milliers de conteneurs restant bloqués, incapables d’être déchargés depuis qu’une puissante coalition de gangs a pris le contrôle du principal terminal pétrolier du pays, Varreux, au nord, à la mi-septembre, avant de le libérer le mois dernier.

La famille Bigio, comme d’autres membres de la puissante classe économique haïtienne ayant un pied dans l’économie, préfère opérer dans les coulisses.

Mais de plus en plus, leurs transactions commerciales font l’objet d’un examen minutieux de la part d’une communauté internationale qui cherche désespérément à maîtriser la violence des gangs et les enlèvements qui sévissent dans le pays et, se faisant, à assainir l’arène politique déstabilisante d’Haïti.

“Récemment, les membres du groupe ont rencontré l’ancien diplomate britannique Jonathan Powell, qui s’est rendu à Port-au-Prince et a rencontré des membres de la classe politique, dont Martelly”, a écrit Miami Herald. Ancien chef de cabinet de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, Powell est considéré comme un négociateur expérimenté qui a été impliqué dans plusieurs conflits très médiatisés au fil des ans.

Sheriff Abdalah, l’ami des politiciens qui finance et commande

Il est, selon le média américain, un acteur qui est sorti de l’ombre ces dernières années. Sherif Abdallah est un homme d’affaires Egyptien qui est consul honoraire d’Italie à Port-au-Prince. Ami et associé proche du président haïtien Jovenel Moïse, et d’autres politiciens… Abdallah a été profondément impliqué dans son élection présidentielle de 2017, rencontrant des membres du corps diplomatique et facilitant les rencontres entre les ambassadeurs et le défunt président.

Cependant, le journal Floridien souligne que ses liens présumés avec la violence croissante des gangs en Haïti, dans un contexte de préoccupations croissantes concernant l’affiliation entre les gangs, le trafic d’armes illégales et la structure du pouvoir, l’ont placé sous surveillance depuis un certain temps.

Reynold Deeb, l’un des “barons” de l’importation

Deeb est l’un des principaux importateurs d’Haïti, allant des motos à la nourriture, et il est un grand mécène des candidats politiques. Il est connu pour avoir financé à la fois des candidats et leurs adversaires. “Mais comme les recettes douanières d’Haïti font l’objet d’une surveillance accrue – le pays perd au moins 600 millions de dollars par an en droits de douane non perçus – il en va de même pour les affaires de Deeb”, a précisé Miami Herald. Selon le journal Floridien, Reynold Deeb est un étranger résident américain qui partage son temps entre Haïti et Miami.

Rappelons que ces 3 membres influents du secteur privé haïtien ne sont pas autorisés à rentrer au Canada. Tous les biens et intérêts dont ils pourraient détenir sur le sol Canadien seront gelés. Le Canada a imposé des sanctions à l’encontre de ces hommes d’affaires, pour leur implication dans des activités liées aux gangs, la corruption et le blanchiment d’argents en Haïti.

Luckson SAINT-VIL
Vant Bèf Info (VBI)