Les facteurs explicatifs de la baisse du dollar, selon l’économiste Énomy Germain

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Depuis plusieurs jours, les acteurs économiques observent une appréciation de la gourde par rapport au dollar américain. Cette nouvelle réalité qui prévaut sur le marché des changes ne laisse pas indifférent l’économiste Énomy Germain. Le professeur d’universités énumère les facteurs qui, selon lui, sont à l’origine de cette baisse du taux de change.

Port-au-Prince, le 24 mai 2023.- L’importation récente de 40 millions de dollars par la Banque Centrale aux fins d’alimenter le marché via les banques commerciales est l’un des facteurs qui, de l’avis de l’économiste Enomy Germain, favorisent cette baisse du taux de change.

Dans un entretien accordé à radio Galaxie, il a souligné que  » ces 40 millions importés poussent les spéculateurs évoluant sur le marché des devises à revoir leur stratégie pour éviter de connaître un revers.

En ce sens, explique Énomy Germain, ces derniers sont en train de liquider les billets verts qu’ils détiennent, et par cette action, ils irriguent le marché de devise américaine ».

Ces mouvements qui s’effectuent dans l’économie, en dehors d’une augmentation du niveau d’exportation, d’une amélioration du climat sécuritaire favorable au tourisme ou à des Investissements directs étrangers capables de favoriser une entrée de dollars dans le pays, ont un impact sur la tendance à la baisse du taux de change.

À la question de savoir si le mouvement  » Bwa kale  » qui provoque une baisse des cas de kidnapping aurait un impact sur la baisse du taux de change, l’auteur de l’ouvrage « Pourquoi Haïti Peut Réussir » se veut prudent.

« Ne disposant pas de données fiables, je me garde de tout commentaire sur un éventuel impact du phénomène « Bwa kale  » sur la baisse du dollar », réagit le chroniqueur économique.

En effet, le taux de référence de la Banque Centrale pour ce mercredi 24 mai est de 140.90 gourdes pour un dollar américain.

Il y a moins d’un mois, soit le 15 avril dernier, pour obtenir un billet vert, il fallait débourser 154,32 gourdes.

Entretemps, des citoyens s’étonnent que cette baisse de la devise américaine ne se répercute pas encore sur les prix des produits, notamment ceux de première nécessité, le marché étant alimenté, en grande partie, par des produits importés avec des billets verts.

Jean Allens Macajoux

Vant Bèf Info (VBI)