Haïti: Des femmes journalistes intéressées à l’investigation

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Des femmes haïtiennes journalistes se disent intéressées à l’investigation. Ces dernières venant de divers médias ayant pris part aux trois jours de formation de l’Association Haïtienne des Journalistes d’Investigation (AHJI) croient que le travail d’investigation n’est pas l’apanage des hommes mais des professionnels de tout sexe une fois formés.

Port-au-Prince, le 15 juin 2021.- Investigation journalistique, voici le genre dans la pratique du journalisme en Haïti le moins exploité. S’il y a quelque mois depuis la mise sur pied de l’Association Haïtienne des Journalistes d’Investigation, l’enquête journalistique demeure encore un vaste champ à explorer en Haïti. Un pays où la corruption bat son plein. C’est en ce sens que L’AHJI a pris naissance mais majoritairement formé d’hommes journalistes. Et chemin faisant les femmes se mettent dans le jeu.

Plus de 30% de femmes présentes lors de la dernière formation de l’AHJI

Les 27, 28 et 29 mai 2021, l’AHJI a réalisé sa deuxième séance de formation sur la corruption et le blanchiment de capitaux. Une formation où des experts ont partagé avec l’assistance leurs connaissances sur les techniques d’enquête dans les sphères de la corruption et le blanchiment de capitaux. Cette formation a réuni de nombreuses femmes journalistes évoluant dans des médias de la capitale haïtienne. En marge de la formation, Keutia Duverseau de la Radio Télé Zénith, Marlyne Jean d’Alterpresse, Rachel Saint Fort et Patricia Nhorma Nohavah Paul de la Télévision Nationale d’Haïti, entre autres, se disent prêtes à se lancer dans l’investigation Journalistique.

L’investigation journalistique n’est pas un travail d’hommes

Pour ces femmes journalistes, l’investigation n’est pas le travail des hommes journalistes.  » Il n’y a pas de travail propre aux hommes et de travail propre aux femmes. Il s’agit d’une question de volonté et de formation. « Si la femme veut se former et respecter les principes régissant l’enquête journalistique, elle sera capable de le faire. Et j’encourage les femmes à pratiquer ce genre », à fait savoir, à Vant Bèf Info, Patricia Nhorma Nohavah Paul.

De son côté, Marlyne Jean ne pense pas qu’il y a de barrières pour les femmes voulant exercer une profession quelconque .Selon elle tout doit passer par la formation.

 » N’importe qui peut mener une investigation. Le sexe n’est pas important. Ce qui importe le plus c’est la formation dans le domaine dans lequel on va travailler », a expliqué la journaliste au micro d’un reporteur de Vant Bèf Info.

« De l’investigation journalistique pour être plus utile à la société »

Le journaliste, au delà de l’actualité doit fouiner, trouver les informations cachées et les soumettre à l’appréciation de la population et des décideurs, c’est le sens propre du journalisme qui joue un rôle de chien de garde. Dans ce rôle, les médias doivent contribuer au bien-être de la société révélant les informations qui peuvent aider. C’est ce qu’a indiqué Rachel Saint Fort de la Télévision Nationale d’Haïti qui croit que le journaliste ne peut arriver jusque-là sans passer par le genre d’enquête.

Selon elle, le (la) journaliste a le droit de rechercher ce qui entrave au développement de la société dans laquelle elle vit. Une position partagée par Keutia Duverseau de la Radio Zénith.

« Le (la) Journaliste doit se démarquer également du quotidien. Pour aller en profondeur en choisissant des thématiques de nature à mettre à nu les dérives puis les dénoncer.

En somme, le pratique de la profession journalistique comporte des risques en Haïti. Cependant, ces derniers jours, les femmes, avec l’essor des nouvelles technologies de la communication et de l’information, sont plus présentes dans le secteur selon notre constat. Et certaines se disent prêtes à aborder le genre le plus complexe qu’est l’investigation journalistique.

Vant Bèf Info (VBI)