Déguerpissement forcé à Pèlerin 5 : les victimes veulent reprendre la mobilisation

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Sept (7) mois après avoir été délogées par des autorités, les familles victimes de « déguerpissement forcé » à Pèlerin 5, quartier où habite le Président de la République, continuent de dénoncer l’injustice qu’elles subissent. Les victimes déplorent ce qu’elles appellent des « manœuvres dilatoires » orchestrées par des membres de l’Éxécutif qui n’ont pas respecté leurs promesses. En effet, elles prévoient de reprendre la mobilisation contre le Chef de l’État.

Port-au-Prince, le 9 mai 2019.- Le Collectif des familles victimes de « déguerpissement forcé » à Pèlerin 5, commune de Pétion-Ville, ont dénoncé le caractère arbitraire de ce déguerpissement dont elles sont victimes. La Coordonnatrice du Collectif, Marie Madrenette Joseph a déclaré que cet acte avait pour but de les chasser à proximité de la résidence privée du couple présidentiel.

La Coordonnatrice du Collectif, Marie Madrenette Joseph (à gauche) en conversation avec l’avocat des familles des victimes, Me Mario Joseph (photo VBI)

La victime a précisé que les familles concernées n’ont pour le moment pas de maison. Aussi, a-t-elle dénoncé des cas d’intimidation dont les victimes continuent à être l’objet. Ce, dit-elle, pour les empêcher à demander justice et réparation au Chef de l’État.

Par ailleurs, la Coordonnatrice a également fustigé le comportement du Directeur général de l’Entreprise publique de promotion des logements sociaux (EPPLS), Yvon Buisserette, qui selon elle, prend le malin plaisir à mentir aux victimes, en prétextant que l’institution entend assumer ses responsabilités par la reconstruction de leurs maisons détruites.

« Monsieur le Président de la République, monsieur le Directeur général de l’EPPLS assez ! Cessez de mentir, car les victimes ne cesseront pas de demander justice et réparation qui doivent à tout prix passer par la reconstruction des maisons endomagées », a exigé la Coordonnatrice du collectif.

De son côté, l’avocat des familles victimes Me Mario Joseph a critiqué le comportement des autorités impliquées dans ce dossier. Il a promis de porter l’affaire par devant la Commission inter américaine des droits de l’homme (CIDH), afin de permettre aux victimes d’obtenir gain de cause.

Présent également à la conférence de presse du Collectif des familles victimes de déguerpissement forcé à Pèlerin 5, le Secrétaire de « Konbit ayisyen pou lojman altènatif » (KAYLA), Reynel Sanon a qualifié de « crime de haute trahison » cet acte commis par des proches du Président de la République Jovenel Moïse.

Ainsi, a-t-il pointé du doigt l’ex Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince de l’époque, Me Clamé-Ocname Daméus qui bénéficie actuellement d’une promotion à la cour d’appel des Gonaïves pour les services rendus au régime en place.

À rappeler que cette affaire remonte à juillet 2018, après la démolition de plusieurs maisons à Pèlerin 5, quartier où habite le Président Jovenel Moïse, à Pétion-Ville. Cette décision a été entérinée par le Commissaire du gouvernement de l’époque Me Ocnam-Clamé Daméus qui s’était basé sur une requête de la Direction générale des impôts (DGI) dénonçant « l’occupation des domaines privés de l’État ».

Vant bèf info (VBI)