Les facteurs d’entrave à une justice haïtienne fiable et efficace mis au jour

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La pastorale universitaire et la commission épiscopale de l’archidiocèse justice et paix de Port-au-Prince ont abordé les problèmes auxquels fait face le système judiciaire haïtien. En cette occasion, après avoir abordé ces différents problèmes, les intervenants ont proposé des pistes de solution au public.

Port-au-Prince, le 10 mai 2019.- C’est autour du thème : « Aksè nan lajistis, yon defi nan konstriksyon yon Leta ki chita sou lalwa » (traduction littérale : l’accès à la justice, un défi majeur dans la construction d’un État de droit) que la pastorale universitaire et la commission épiscopale de l’archidiocèse justice et paix de Port-au-Prince ont organisé, le 9 mai, à Port-au-Prince, une conférence-débats.

Vue partielle des panélistes au cours de la conférence-débats

Une initiative basée sur les facteurs qui empêchent le bon fonctionnemant de l’appareil judiciaire haïtien.

En cette occasion, plusieurs personnalités œuvrant dans le domaine de la justice et dans le secteur des droits humains dont Jemps Déralus du Collectif défesseurs plus, la juge Rébecca Luc et l’ex subtitut du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Armendo Alexis ont pris part à cette activité.

Dans son intervention, le représentant du Collectif défenseurs plus a relaté un ensemble de difficultés qui, selon lui, servent de blocage à une justice fiable et efficace en Haïti.

Parmi ces difficultés, Jemps Déralus a mis l’accent sur des moyens matériels limités, le manque d’indépendance des magistrats, le problème de la liberté d’expression des juges et des commissaires du gouvernement des 18 juridictions du pays ainsi que la nomination illégale de certains juges dans le système.

De son côté, l’ex substitut du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Armendo Alexis a déclaré que la justice est le « dernier rempart » d’une société. Aussi, a-t-il accusé le pouvoir exécutif d’être le principal instigateur de la dégringolade de la justice haïtienne.

« Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) est pris en otage par le Chef de l’État », a fait savoir Me Armendo Alexis qui en a profité pour critiquer ce qu’il appelle le « discours programmé des chefs de Parquet qui affirment que principale mission consite à lutter contre la détention préventive prolongée ».

« L’image projetée par les acteurs du système juduciaire, le coût exorbitant des procès, le manque d’un véritable programme d’assistance légale, la barrière linguistique, la corruption et l’impunité », sont des facteurs de blocage énumérés par l’ancien magistrat debout.

Pour remédier à cette situation, le responsable permanent des droits humains au sein de Justice et paix, Léguenson Jules-Saint recommande aux organismes de défense des droits humains de continuer à sensibiliser la population, en réalisant une campagne d’éducation civique et de plaidoyer afin de redorer le blason dudit système.

Vant bèf info (VBI)