Le commerce transfrontalier n’a pas repris contrairement à ce qu’annonce la presse dominicaine

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Le journal dominicain Diario Libre a tenté de faire croire que le commerce avait repris ce dimanche matin sur le marché de Dajabón, mais selon plusieurs sources contactées par la rédaction de Vant Bèf Info (VBI) à la mi-journée, il s’agit d’un canular.

Dajabón, le 15 octobre 2023. « Sans les Haïtiens, il n’y a pas de marché », c’est qu’a déclaré vendredi au journal El nacional, Osvaldo Cuevas, un commerçant dominicain au marché de Dajabón.

En effet, l’impact de la fermeture de la frontière, décidée de manière unilatérale et inamicale par le président Luis Abinader il y a tout juste un mois ce dimanche 15 octobre, continue de se faire sentir au point que la presse dominicaine tente, par tous les moyens, de faire croire que les choses commencent à s’améliorer.

Ce dimanche, le journal Diario Libre titrait dans son édition en ligne : « Haïti ouvre ses portes et permet aux acheteurs d’entrer sur le marché de Dajabón ».

Mais c’est loin d’en être le cas, selon plusieurs sources contactées par notre agence à  Dajabón et l’article a été supprimé quelques heures plus tard.

Il y a eu certes une réunion entre les autorités locales des deux villes frontalières (Ouanaminthe  et  Dajabón)  pour faciliter l’entrée des commerçants haïtiens, victimes de l’incendie du 11 septembre dernier, d’évaluer les dégâts et de récupérer leurs marchandises, ou tout au moins ce qu’il en restait.

Les haïtiens qu’on voit en train de transporter des marchandises sont des commerçants qui venaient tout juste de récupérer leurs biens dans les entrepôts dominicains suite à l’incendie suspect du mercredi 11 septembre, nous ont fait savoir nos contacts.

Il ne s’agissait pas d’acheteurs, nous ont-ils dit, soulignant que le processus durera jusqu’à 4 heures ce dimanche.

La réouverture ce dimanche de la porte frontalière côté haïtien a aussi permis aux haïtiens et aux dominicains bloqués avec leurs voitures de part et d’autre de la frontière depuis le 15 octobre de rentrer chez eux en toute quiétude, ajoutent nos sources.

La délégation haïtienne comprenait l’agent intérimaire à la Mairie de Ouanaminthe, Luma Démétrius, le vice-délégué de l’arrondissement de Ouanaminthe, Harold Joseph, le délégué Départemental du Nord’est, des membres de la société civile et du comité du Canal, rapporte Le Quotidien.

Coté dominicain, la délégation était dirigée par l’homme d’affaires Héctor Kilderes Taveras et comprenait aussi des représentants du Corps spécialisé de sécurité frontalière terrestre (Cesfront).

Les dominicains continuent d’espérer que ce lundi 16 octobre, les activités soient menées de manière massive, comme c’est la tradition les jours de marché, qui sont généralement les lundis et vendredis, cependant les haïtiens refusent de céder aux caprices du président dominicain Luis Abinader et assurent que plus rien ne sera comme avant.

Le président dominicain avait ordonné la fermeture de la frontière pour exiger qu’Haïti abandonne la construction du canal, le premier construit du côté haïtien, sur la Rivière Massacre alors qu’ils (les dominicains) ont déjà 12 prises sur cette même rivière qui est un bien commun aux deux nations.

Depuis plusieurs jours, ils essaient d’obtenir l’arrêt des travaux à travers une commission dite d’experts de l’OEA appelés à vérifier si le travail respecte les normes, s’il n’y a pas de « failles techniques ».

Les ouanaminthais eux, assurent que les travaux ne s’arrêteront pas et exigent que cette commission rende compte de ce qui se fait, de l’autre côté de la frontière, sur la rivière Massacre dont les eaux sont détournées pour alimenter les terres dominicaines, ont-ils souligné.

Vant Bèf Info (VBI)