Insécurité/Violence: La cheffe du BINUH demande le déploiement d’une « force internationale spécialisée » en Haïti

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Le conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni ce mercredi sur la situation d’Haïti. En cette occasion, l’envoyée de l’ONU en Haïti et cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) Maria Isabel Salvador, a appelé la communauté internationale à des actions urgentes en faveur d’Haïti.

New-York, le 26 avril 2023. « Le temps presse et le peuple haïtien mérite votre action urgente », c’est ce qu’a déclaré ce mercredi l’envoyée spéciale de l’ONU au Conseil de sécurité des Nations Unies qui s’est réuni sur le la situation d’Haïti.

« S’il n’est pas soutenu, le cercle vicieux de la violence, de la crise politique, sociale et économique, contre lequel le peuple lutte chaque jour, continuera… Nous devons agir maintenant », a souligné Maria Isabel Salvador.

Elle a plaidé en faveur du déploiement d’une en Haïti force internationale spécialisée, autorisée par le conseil de sécurité de l’ONU, en vue d’aider la PNH (Police Nationale d’Haïti) à lutter contre l’augmentation de la violence des gangs armés.

Pendant sa première semaine en Haïti, elle affirme avoir réussi à circuler dans certaines rues de la capitale (Port-au-Prince) et dit avoir ressenti « la tension et reconnu la peur que vivent les haïtiens au quotidien ».

« Au cours de mes premiers échanges et interactions, j’ai observé qu’une voie permettant aux Haïtiens d’engager un dialogue vers la restauration des institutions démocratiques dans le pays a été tracée. Cependant, le sentiment général est qu’il sera difficile d’aller de l’avant sans s’attaquer efficacement à l’insécurité endémique », observe-t-elle, soulignant que depuis le dernier exposé au Conseil par sa prédécesseure en janvier, « la criminalité liée aux gangs s’est intensifiée ».

Elle affirme que la violence des gangs se développe à un rythme alarmant dans des zones auparavant considérées comme relativement sûres à Port-au-Prince et en dehors de la capitale.

« L’horrible violence dans les zones infestées de gangs, y compris la violence sexuelle, en particulier contre les femmes et les filles, est emblématique de la terreur qui afflige une grande partie de la population haïtienne », a tenu à préciser madame Salvador.

Le ministre haïtien des affaires étrangères, Jean Victor Généus, a, pour sa part, souligné qu’une bonne partie de la zone métropolitaine est controlée par des gangs.

Toutefois, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’organiser des élections pour doter le pays de dirigeants élus et légitimes.

De son coté, le ministre dominicain des affaires étrangères, Roberto Álvarez, a réitéré la position de son pays, appelant la communauté internationale à agir en faveur de la paix en Haïti.

Il a évoqué « les niveaux alarmants d’insécurité qui affectent la population haïtienne et qui constituent une menace à la sécurité nationale de la République Dominicaine .

Selon les données recueillies par la Police Nationale d’Haïti et par le BINUH, au cours du premier trimestre 2022, 692 incidents criminels ( des homicides, des viols, des enlèvements et des lynchages) ont été signalés.

Au cours de la même période en 2023, le nombre d’incidents criminels enregistrés a plus que doublé pour atteindre 1.647.

Dodeley

Vant Bèf Info (VBI)