Haïti : l’Etat viole les lois sur la protection des personnes handicapées, révèle l’OPC

Getting your Trinity Audio player ready...

L’Office de la protection du citoyen (OPC) estime que l’état haïtien a failli à ses prérogatives en ce qui a trait au respect des lois relatives à la protection et l’intégration des personne à mobilité réduite (PMR) en Haïti. Qu’il s’agisse de la loi du 13 mars 2012 ou de celle du 12 juillet 2018, une étude de l’OPC sur les discriminions contre les PMR dans l’administration publique démontre que ces législations ne sont pas appliquées dans la plupart des institutions étatiques.

Port-au-Prince, le 2 décembre 2020 :- Les discriminations persistent à l’encontre des personnes à mobilité réduite en Haïti. La situation est d’autant plus préoccupante quand on retrouve ces cas au sein de l’administration publique. Le rejet, l’isolement, les préjugés, les stéréotypes sont entre autres discriminations dont est victime cette catégorie dite vulnérable au niveau de la plupart des ministères, selon une étude de l’Office de la protection du citoyen (OPC).

Dans son rapport sur les discriminations contres les personnes à mobilité réduite (PMR) dans l’administration publique, l’OPC constate en effet qu’en Haïti, l’Etat est le premier à ne pas respecter ses obligations en matière de protection et de promotion des personnes handicapées.

Le rapport de l’enquête produite par l’Unité de recherche et d’enquêtes systémiques de l’OPC révèle que les personnes en situation de handicap occupent moins de 1% des postes dans les ministères, alors que la loi du 11 mars 2012 portant sur l’intégration de ces personnes, exige des quotas de 2 à 4,76 %. Ensuite, elles sont victimes des discriminations comme le rejet, l’isolement, les préjugés, les stéréotypes, l’absence de protection sociale spéciale, le non-accès à l’information, des atteintes graves à leur dignité.

L’accessibilité aux espaces reste un problème majeur à l’évolution des personnes à mobilité réduite au niveau des institutions publiques. L’enquête de l’OPC attire l’attention sur le fait qu’en dépit de l’existence de la loi du 3 juillet 2018 portant sur l’accessibilité des PMR, il n’y pas suffisamment d’aménagements raisonnables au niveau des bâtiments publics. Ce qui fait obstacle à leur mobilité et leur autonomie.

Face à ces constats, l’Office de la protection du citoyen a produit 11 recommandations aux autorités haïtiennes, pour combattre ces discriminations. Parmi ses recommandations, l’OPC plaide pour la mise en place d’un observatoire sur l’intégration des PMR dans toutes les catégories d’emploi selon le quota légal. Aussi recommande-t-il à l’état haïtien de leur côtoyer une protection spéciale et le transport gratuit, aussi que de rendre accessible les bâtiments et les moyens de communication et de procéder à des campagnes de socialisation juridique.