Haïti : La Sécurité des citoyens, un problème multifactoriel

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La sécurité des citoyens est une préoccupation de tous les gouvernements du monde, en particulier dans les pays démocratiques, où la liberté est une licence parce que tous les citoyens ont le droit de faire et de défaire, quels qu’en soient les risques ou les conséquences.

Il est prouvé que plus le niveau de pauvreté et de marginalité est élevé, plus le niveau de violence est élevé. Les deux éléments vont de pair.

Je   veux croire que  la sécurité citoyenne est un problème multifactoriel, c’est-à-dire qu’elle contient de nombreux éléments, à savoir l’éducation, l’emploi, le logement, la santé, etc.

Que peut-on attendre d’un pays où plus de 20% des jeunes n’étudient pas et ne travaillent pas? Que peut-on espérer dans un pays ou de lus de 60% des familles  sont monoparentales. Pour des raisons multiples, nombreuses sont les femmes qui élèvent seules leurs enfants.

Les femmes célibataires « élèvent » leurs enfants, lavent, repassent et cuisinent dans des foyers de classe moyenne. Elles  réduites en esclavage dans des banques  avec des salaires misérables, laissant leur progéniture sans aucun soin, exposées à la drogue, au jeu et à la violence.

Ces femmes  résident  dans des maisons en carton dans les cours et les ruelles et mangeant une ou deux fois par jour. Ce drame génère constamment de la violence. Et la violence engendre l’insécurité.

Dans les quartiers et à la campagne, il y a un besoin d’hôpitaux, d’écoles, de centres de formation technique et professionnelle, de clubs sportifs et culturels, etc. Des milliers  de motos errent dans nos rues sans aucun contrôle, transformant les grandes villes en centres de prostitution, de corruption, d’anarchie et de violence.

Alors qu’en Hollande et dans d’autres pays européens, ils ferment des prisons, en raison de l’absence de criminalité, parce que les citoyens ont leurs problèmes fondamentaux résolus.  En Haïti,  la criminalité est en hausse alors que  les centres carcéraux explosent. La surpopulation  carcérale ne cesse de croître. Plus de 83% des personnes privées de liberté en Haïti n’ont pas encore été jugées et sont détenues de manière prolongée. Ce taux n’a jamais été aussi élevé. Certains sont incarcérés sans jugement depuis plus de trois ans pour un délit mineur tandis que d’autres attendent depuis près de 10 ans.

Peu importe le nombre d’experts, de scientifiques et de génies qui viennent dans le pays pour examiner la question de la sécurité des citoyens; peu importe le nombre d’annonces faites par le premier ministre Ariel Henry, l’insécurité des citoyens, les homicides, les vols, les viols, les morts violentes, les grossesses d’adolescentes, les meurtres de femmes aux mains de leurs partenaires ou ex-partenaires, se poursuivront si une conscience collective n’est dégagée pour  sauver  de cette nation ce qui peut l’être encore.

Yves Manuel

Vant Bef Info ( VBI)