Haïti/Crise politique : Des Magistrats demandent aux juges de déserter les tribunaux

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L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) et l’Association Professionnelle des Magistrats (APM), invitent les juges à ne pas se rendre dans les tribunaux, jusqu’à ce que leur sécurité soit garantie. Dans une note conjointe, l’ANAMAH et l’APM déplorent des actes de violences perpétrés contre des tribunaux à travers plusieurs juridiction du pays.

Port-au-Prince, le 26 octobre 2019: Des associations de magistrats se disent préoccupées au fait que depuis sept semaines environ, les tribunaux sont dysfonctionnels à cause de la crise politique qui sévit dans le pays.

L’ Association Nationale des Magistrats Haïtiens et l’ Association Professionnelle des Magistrats, déplorent en effet que des tribunaux aient été attaqués pendant cette période d’effervescence politique.

Elles citent, le cas notamment du Tribunal de Paix de Jacmel, de celui des Tribunaux de Première Instance de Petit-Goâve, de St-Marc et le dernier en date, le tribunal d’Aquin, qui a été incendié dans la nuit du 25 au 26 octobre 2019.

Aussi, ces associations dénoncent-elles des attaques perpétrées par des individus contre un Substitut/Commissaire du gouvernement du Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince et une juge de Paix au Tribunal de Paix de Kenscoff.

Elles déplorent également que les autorités étatiques concernées n’arrivent pas à maintenir un climat sécuritaire dans le pays. Ce qui explique , selon l’ANAMAH et l’APM que des personnes interpellées ou arrêtées par les forces de l’ordre pendant la crise n’aient pas pu être entendues par les autorités judiciaires compétentes aux fins de se pencher sur leur sort.

De telle situation, poursuivent ces associations de magistrats, constitue une violation flagrante des droits de la personne humaine et conséquemment un accroc à l’Etat de droit.

Ainsi, l’ Association Nationale des Magistrats Haïtiens et l’Association Professionnelle des Magistrats, regrettent que la justice, gardienne des libertés individuelles et des droits des citoyens, ne puisse pas, à cause de l’incapacité estiment-elles, des autorités gouvernementales à garantir la sécurité sur tout le territoire de la République, ne peut continuer à remplir ses missions constitutionnelles et légales.

Fort de cela, l’ANAMAH et l’ APM , par l’entremise de leurs présidents respectifs, les magistrats, Jean Wilner Morin et Wando Saint-Villier, en appellent à une issue favorable à la crise, allant dans le sens de l’intérêt du peuple haïtien, tout en exhortant les collègues magistrats à faire preuve de prudence en attendant que des mesures soient prises pour garantir leur sécurité.

Vant Bèf Info (VBI)