La commune de Petion-Ville croule sous les immondices

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Le comportement jugé passif des autorités communales n’est pas sans effet sur l’environnement. Depuis des mois, des tonnes d’immondices sont constatées un peu partout à travers la région métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à Petion-Ville, pourtant réputée propre par rapport aux autres communes du département de l’Ouest.

Petion-Ville, le 13 avril 2024. Dans la capitale haïtienne, la décantation de la masse populaire et de la classe moyenne se fait généralement par leur lieu de résidence.

En effet, les gens démunis habitent dans les zones vulnérables, ceux qui ont la possibilité de subvenir à leurs besoins vivent dans les quartiers résidentiels notamment dans la commune de Petion-Ville qui, ces derniers temps, croule sous les déchets.

Hier vendredi 12 avril 2024, en début d’après-midi, dans une atmosphère tendue, nous laissions le centre-ville de Port-au-Prince en direction de Pétion-Ville en empruntant la route de Bourdon à bord d’un autobus assurant le trajet Portail/Pétion-Ville.

Sur la route, les passagers parlaient de l’insécurité qui sévit dans le pays, de la cherté de la vie, et de la mise en place du Conseil présidentiel.

C’est dans cette ambiance que nous sommes arrivés dans la commune de Pétion-Ville aux environs de 2 heures 45 PM, accueillis par une pile de fatras. Bienvenue dans la municipalité dirigée par Kesner Normil, engluée d’immondices.

En effet, depuis Delmas 101, des montagnes de déchets ornent les artères paralysant ainsi la circulation.

Des détritus s’imposent un peu partout dans les gares desservant Route de frères et Carrefour de l’aéroport, entre autres.

Des Tap-Taps mal organisés, des passants, des commerçants et des déchets pour donner l’image d’une commune qui n’est ni dirigée, ni gouvernée.

Dans les parages de l’ancien cimetière de Petion-Ville, c’est le même tableau. La route est embouteillée. Des piles de fatras jonchent les artères et dégagent une odeur nauséabonde.

Les chaussures des piétons sont sales, et leurs vêtements souillés par des taches de boue.

Nous marchions jusqu’au marché public de la commune. Ici, la situation est gravissime. Des décharges à ciel ouvert dégagent des odeurs pestilentielles. Qui pis est, les marchands étalent leurs gammes de produits, dont ceux destinés à la consommation, à proximité de ces ordures.

Les ordures, les mouches, les marchands et les produits ne font qu’un, hélas, se désole une femme venue pour quelques achats.

Questionnée sur l’entretien du marché, Janette nom d’emprunt, affirme que ça fait long temps déjà que les autorités municipales ont abandonné le marché. Elles ne font que se battre pour leurs propres intérêts sans se soucier des besoins de la population, traitée en parents pauvres.

«On est obligé de bruler les fatras pour nous en débarrasser, mais cela est insuffisant», a déclaré la marchande de charbon vêtue d’une robe noire blanchie par le temps.

Depuis les stations de Tomassin et de Fermathe jusqu’à l’entrée du bureau de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), situé en plein cœur de Pétion-Ville, l’environnement est pollué et l’image est repoussante.

Des assiettes en plastique, des débris de marchandises, des cartons d’œufs suivis par des mouches s’ajoutent au tableau. Ces fatras encombrant les axes routiers sont décorés par des insectes.

Un peu partout à travers la commune de Petion-Ville, les détritus disent bonjour aux visiteurs et représentent de véritables lieux de référence.

Aux alentours des places Saint Pierre et Boyer, les déchets n’étaient pas beaucoup au moment de notre passage. Cependant un passant nous a indiqué que ces derniers temps, la place Boyer est moins fréquentée à cause, entre autres, de l’insécurité et de l’insalubrité.

Si dans les années antérieures, Pétion-Ville était réputée propre par rapport aux autres communes de l’air métropolitaine de Port-au-Prince, ces derniers temps, c’est le jour et la nuit.

PV croule sous les immondices. La plupart des rues sont jonchées de fatras et cela suscite de nombreux commentaires sur le rôle de l’agent intérimaire.

Erold Théodore
Vant Bèf Info (VBI)

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