Haïti/Sécurité : Des organisations des droits humains attendent Normil Rameau à l’œuvre

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Réagissant à la nomination de Normil Rameau comme Commandant en Chef par intérim de la Police Nationale d’Haïti, des responsables d’organisations de défense de droits humains
exhortent celui-ci à n’avoir pour guide que la loi et les règlements de la PNH dans l’exercice de ses nouvelles fonctions
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Port-au-Prince, le 29 août 2019 :- Qu’il s’agit d’Antonal Mortimé du collectif défenseur Plus, de Maxime Rony de la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains ou encore de Marie Yolène Gilles de La fondation Je Klere, tous, ils sont unanimes en ce qui concerne la capacité de l’ancien responsable de la police judiciaire à occuper ce nouveau poste.

Après 24 ans de service au sein de la police nationale d’Haïti (PNH), le voila à la tête de l’institution à titre de directeur général. Ancien responsable de la police judiciaire, Normil Rameau devient le deuxième policier de parcours à avoir accédé à ce poste, après Michel-Ange Gédéon qu’il vient tout justement de remplacer.

Et tandis que certains politiques la conteste, cette nomination est plutôt la bienvenue dans le secteur des droits humains. Pour Antonal Mortimé du collectif défenseur plus, comme pour Maxime Rony de la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains, Normil Rameau à la direction générale de la PNH est un choix juste, ont-ils déclaré à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI).

Toutefois, non pas que ces militants et responsables d’organisme de droits humains, rejettent les critiques selon lesquelles, la décision du président Jovenel Moise de nommer un nouveau directeur de police avec le soutient d’un gouvernement démissionnaire est entachée d’irrégularité. Cependant, cette manière de faire n’est pas inédite rappelle, Antonal Mortimé évoquant, entre autres, la nomination du désormais ex directeur général de la police, Michel Ange Gédéon.

Nommé Directeur Général de la PNH par intérim, en remplacement de Michel-Ange Gédéon dont le mandat est arrivé à terme, Normil Rameau aura besoin de l’aval du Sénat de la République pour le confirmer à ce poste. Entre temps, l’ancien directeur de la DCPJ va devoir assumer.
En effet, l’inspecteur général Rameau devient commandant en chef de la police nationale dans un contexte politique particulier et où les violences et la criminalité sont en nette augmentation. De quoi preocuppé Antonal Mortimé.

Le nouveau Directeur Général de la PNH devra faire face à des défis de tailles, estime elle aussi, la directrice de programme de la fondation JeKlere. Marie Yolène Gilles croit nécessaire que Normil Rameau fasse preuve de rigueur dans sa gestion d’effectif. Et au-delà de la rigueur, monsieur Rameau va devoir faire tout son possible pour agir dans le strict respect des lois et des principes souligne pour leur part Antonal Mortimé et Maxime Rony.

Seul, le directeur général de la PNH ne pourra pas résoudre le problème de l’insécurité dans le pays. Les organisations de droits humains plaident en ce sens pour une approche transversale. Aussi des moyens additionnels doivent être mis à la disposition de la police nationale.
Dans son dernier rapport trimestriel sur les violences et la criminalité à Port-au-Prince, la commission épiscopale nationale, justice et paix affirme que le règne de la violence désavoue les autorités en place. Le défit s’annonce rude pour le nouveau directeur général de la police nationale. Celui qui se ferait appelé général va devoir mobiliser ses troupes.

Vant Bèf Info (VBI)