Haïti – Massacre de La Saline : Un an après, les rescapés continuent de subir la loi des bourreaux

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Un an après la tuerie qui a fait des dizaines de morts dans le quartier de La Saline, en plein cœur de Port-au-Prince, les rescapés continuent de vivre la peur au ventre. Sur la place d’Italie où ils se sont refugiés, depuis, ces derniers mois, ils sont souvent victimes d’actes de violence de la part des individus se réclamant chefs de gangs, opérant dans la zone. Et dire les promesses de prise en charge de l’Etat haïtien n’ont pas été véritablement tenues.

Port-au-Prince, le 14 novembre 2019 :- Voila déjà un an depuis que les survivants de la tuerie perpétrée à La Saline ont du abandonnr leur toit respectif, pour échapper à la fureur des individus armés, qui sèment la terreur dans ce quartier réputé dangereux de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Et, d’une préoccupation à une autre, les conditions de vie des rescapés du 13 novembre 2018, les désespèrent.

Un an après le drame, ces derniers vivent sous la menace continue des chefs de gang. De quoi renversé, Barthelemy, 36 ans, qui habite le site depuis les événements. « il n’y a pas moins d’une semaine, les hommes de « Bout janjan » , (un chef de clan), sont venus sur la place pendant la nuit et ont incendié la plupart de nos tentes et nos maisonnettes de fortune » se plaint le jeune chômeur, pourtant enclin à travailler.

Aussi bien que pour Bartelemy, le désespoir hante le quotidien de Jonas, jeune homme, apparemment d’une trentaine d’année, vivant avec un handicap moteur. Déjà incapable pour lui, de trouver les débours pour s’occuper de ses trois enfants, se retrouve sans un endroit ou dormir, après que les civils armés aient brulé sa tente qui était faite de bâche, soutenu par des poteaux en bois.

Et tout comme Bartelemy et Jonas, Marie Rose également survivante du drame de La Saline, refugiée sur la place d’Italie, est visiblement à bout. Agée de 56 ans, la native de la capitale se voit obligée de vendre de l’eau pour subvenir à ses besoins. Mais le pire dans tout ça, c’est que, même en quittant La Saline, elle continue de subir la menace, des chefs de gang de son quartier d’origine.

Trop ! S’en est trop ! L’influence, voir le pouvoir qu’exercent les bandits de La Saline sur les rescapés du génocide du 13 novembre de l’an dernier est trop forte, crie haut et fort Stéphanie. Assise devant une kiosque de borlette, un enfant sous le bras, fuyant la chaleur époustouflante qui a régnée sur la place d’Italie à la mi-journée de ce mercredi 13 novembre 2019, la jeune mère était dans tous ses états, rien qu’a évoqué son angoisse, par rapport aux seigneurs de la guerre , dont un certain « Ti Joël » qui sèment les troubles sur le site, quasi quotidiennement.

Un an après que des dizaines de personnes ont perdu la vie dans ce qui ce veut un massacre pour certains et un conflit entre des gangs rivaux pour d’autres, la situation des survivants ne s’est même pas améliorée. Les promesses du gouvernement en ce qui concerne la prise en charge de ces personnes, restent jusque là sans effet remarquable.

Plus d’une soixantaine de personnes tuées, des maisons incendiées, la tuerie de La Saline aura fait des victimes dans plusieurs familles. Des organisations de droits humains dénoncent un massacre et pointent du droit le pouvoir en place. Deux personnalités importantes de l’administration de Jovenel Moise sont visés par la justice dans le cadre de cette affaire.

Il s’agit de l’ex délégué départemental de l’ouest, Pierre Richard Duplan et l’ancien directeur général du ministère de l’intérieur, Fednel Monchery. Mais s’il est vrai que ces derniers ont été écartés de l’équipe gouvernementale, toujours est-il qu’aucune avancée n’ait constatée jusque-là au niveau de la justice.

Vant Bèf Info (VBI)