Haïti : Les fêtes de fin d’années ne sont pas les mêmes pour tous

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Le jour de Noël et les célébrations du Nouvel An auront des couleurs très différentes pour les  Haïtiens. Si certains tentent malgré tout de respecter cette vieille tradition , d’autres ne se soucient que de leur survie quotidienne.
La tradition de renforcer les liens et de renouveler les vœux de paix et de bien-être coïncidant avec la date de naissance de Jésus,  est sans conteste releguée au second plan ces dernières années. Et cette année encore, la situation s’empire pour diveres raisons telles que: insécurité généralisée, rareté constante de l’essence , flambée des prix entre autres dévaluation de la monnaie nationale par rapport à la devise américaine.

Port-au-Prince , le 24 décembre 2022.-Pour cette période de fin d’années, ils sont nombreux ne pouvant s’offrir un minimum de loisirs. Le partage et la communion sont quasiment impossible entre les familles en raison de la hausse du coût de la vie et le manque du pouvoir d’achats des ménages. Ajouté à cela, l’insécurité qui limite les déplacements des citoyens et citoyennes. Il faut aussi noter la rareté récurrente du carburant qui empoisonne leur existence.  Chacun se bat pour sa survie. Personne ne vient ou ne peut venir en aide à personne. La lutte pour le sauvetage devient personnelle plutôt  que collective.  L’État  qui devrait aider les plus démunies en mettant en œuvre des programmes sociaux notamment dans des quartiers populeux,  est aux abonnés absents. Les  problèmes économiques ne sont malheureusement pas adressés alors que le taux d’inflation dépasse pour ces derniers mois  les 47 %, selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique( IHSI).

Parallèlement  d’autres citoyens  ont dû annuler leurs projets en raison de la maladie d’un parent ou regarder les vacances avec peu d’enthousiasme pour terminer une année sans emploi. Certains couples préfèrent préparer un repas commun afin de ne pas gaspiller les maigres  gourdes  qu’ils obtiennent avec leurs emplois informels. 

Edson Pierre   n’a pas de grands projets pour la Noël. Il  dit que ce jour-là, elle préparera pour sa femme  et ses deux enfants un  barbecue, car il ne peut pas se permettre de gaspiller l’argent qu’il  gagne en vendant des bonbons  dans un centre commercial de la place.

Comme lui, Marjorie  Edouard  espère avoir plus de chance l’année prochaine en 2023 pour obtenir un emploi formel. Pour l’instant, elle  gagne sa vie en travaillant dans l’agriculture  au niveau de Kenscoff.

Bolivar Marie Boisson n’a pas non plus beaucoup d’enthousiasme pour les vacances de Noël. Il dit qu’il est malade et passe ses journées allongé à la maison. Dieu soi loué que se enfants sont à l’extérieur du pays, ajoute t-il avec un sourire radiant.

Les chrétiens évangéliques disent qu’ils passeront les prochains jours dans leurs églises, en particulier le 31 décembre, pour attendre les tirs de canon sur le temple.

Les rues de Port-au-Prince, habituellement encombrées de véhicules de toutes sortes,  sont beaucoup  plus de fluides  à la veille de la fête du réveillon de Noël, une tradition profondément enracinée chez les Haïtiens.

Ce week-end commence  les activités commerciales dans la capitale, cependant, les grands magasins ne sont pas bondés de clients à la recherche de toutes sortes d’articles, y compris la nourriture, les vêtements, les boissons alcoolisées et les chaussures.

Yves Manuel

Vant Bef Info ( VBI)