Haïti : La Fondasyon Je Klere condamne l’insouciance des autorités politiques face à l’insécurité

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La Fondasyon Je Klere (FJKL) déplore une nette augmentation des actes d’enlèvement contre rançon à travers le pays ces derniers temps, plus particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans une note de protestation publiée le dimanche 29 novembre 2020, cette entité œuvrant dans le domaine de droits humains dit condamner l’insouciance des autorités politiques haïtiennes et la passivité jugée complice des forces de l’ordre.

Port-au-Prince, le 29 novembre 2020.- La Fondation Je Klere (FJKL) exprime ses vives préoccupations face à la multiplication des actes de kidnapping constatés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Dans une note de contestation en date du 29 novembre 2020, la Fondation Je Klere a laissé entendre que l’enlèvement du jeune médecin Hans David Thélémaque, interniste à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), est un coup dur pour le personnel soignant haïtien qui, en dépit des conditions de travail exécrables, n’ont jamais failli à leur mission même pendant cette période de COVID-19.

Ils se donnent à fond malgré le manque d’équipements de protection et le risque qui va avec.

_ »L’industrie du kidnapping qui prend une ampleur inquiétante et démesurée ne saurait être possible sans la complicité de l’État et la passivité des forces de l’ordre (police et armée) qui consomment inutilement une grande partie du budget de l’Etat », déplore la FJKL.

Elle pense qu’il est temps de freiner les actes de kidnapping et de garantir la sécurité de la population avant de parler de révision constitutionnelle, de référendum ou d’élections. Aussi, dit-elle, la seule priorité qui s’impose actuellement c’est la lutte contre l’insécurité.

L’incapacité de répondre à cette exigence constitutionnelle doit donner lieu à des changements profonds à tous les niveaux de l’appareil étatique, a prôné cette entité de défense des Droits Humains.

À cet effet, la FJKL condamne, sans réserve, les brutalités policières exercées contre les médecins et étudiants qui manifestent pour exiger la libération du médecin kidnappé, ajoutant qu’il est temps de mettre un terme à ces agissements antidémocratiques de la PNH qui rappellent un peu trop le temps des tontons macoutes sous le régime des Duvaliers.

La FJKL rappelle au haut commandement de la PNH que l’usage abusif de la force au sein des forces de police doit toujours entrainer des sanctions disciplinaires et pénales. L’impunité grandissante au sein de la police est nocive pour la démocratie et l’Etat de droit. Le respect des droits de l’homme par les forces de police est un impératif légal et éthique.

La FJKL rappelle enfin que l’État a l’obligation de protéger le droit de chacun, individuellement ou en association avec d’autres, de participer à des activités pacifiques pour lutter contre les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Les interventions brutales de la Police en toute impunité pour disperser les manifestations pacifiques contre l’insécurité, le kidnapping et les manifestations anti-gouvernementales sont inacceptables et doivent faire l’objet d’enquêtes dont les résultats seront connus de tous et suivis de sanctions disciplinaires et pénales appropriées, a conclu la note.

Vant Bèf Info (VBI)