Haïti / Bahamas / Immigration Poursuite de la chasse aux sans-papiers haïtiens aux Bahamas

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Les autorités des Bahamas ont annoncé mercredi avoir appréhendé un groupe de 39 ressortissants haïtiens, dits en situation irrégulière, sur l’ile de Great Inagua. Un premier groupe de 58 migrants haïtiens avaient déjà été arrêtés près d’Isla Grande le mois dernier.

Nassau, le 12 décembre 2019. – 39 ressortissants haïtiens, 26 hommes et 13 femmes, dits en situation irrégulière, ont été appréhendés par les autorités des Bahamas dans le cadre de l’application d’une politique de « Tolérance-zéro » contre les sans-papiers vivant sur l’archipel.

Déjà le mois dernier, pas moins de 58 migrants haïtiens avaient été interceptes aux fins d’être rapatriés en Haïti. Les ressortissants haïtiens sont les plus affectés par l’ouragan Dorian qui avait ravagé l’archipel l’été dernier, provoquant des dégâts pour environ 7 milliards de dollars et faisant jusqu’à 1000 disparus, en majorité des haïtiens qui vivaient dans des zones d’habitation construites sans autorisation dans les Abaco et Grand Bahamas, dans le nord-ouest du pays.

Les autorités de Nassau ont profité du fait qu’un nombre important de personnes affectées dans ces deux groupes d’îles étaient des Haïtiens sans permis de séjour pour annoncer la démolition des maisons construites de manière irrégulière ainsi que l’expulsion de quiconque reste sur l’archipel sans autorisation.

Le resserrement de l’application des lois sur l’immigration a conduit de nombreux haïtiens à se retrouver en prison pour des délits mineurs liés à la violation des réglementations locales en matière d’immigration.

 
Le diplomate haïtien et ancien-ministre délégué à l’ambassade d’Haïti à Nassau, Dorval Darlier, a demandé au gouvernement des Bahamas de ne pas jeter en prison ses compatriotes  condamnés pour des délits mineurs liés au droit sur l'immigration. 
 
L'affaire a franchi les frontières des Bahamas pour parvenir au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), basé à Genève, qui a demandé à l'administration du Premier ministre, Hubert Minnis, de suspendre les expulsions.
 




 
Des militants des droits humains ont indiqué que le gouvernement de Nassau ne pouvait pas utiliser l'ouragan Dorian comme excuse pour violer les droits des personnes qui avaient autrefois élu domicile dans ces bâtiments non réglementés.
 
Derrière la politique de «tolérance zéro» envers les immigrants haïtiens dits en situation irrégulière aux Bahamas, il y a une détermination non dissimulée de l'exécutif des Bahamas à réduire les dépenses sociales en faveur des haïtiens à un moment où les conséquences de Dorian devraient causer une baisse des réservations hôtelières durant la saison touristique qui connaît son apogée dans la région entre décembre et avril.
 
Le ministre de l'Immigration des Bahamas, Elsworth Johnson, a nié que le gouvernement tente de marginaliser les haïtiens et a déclaré qu'il s'agissait d'appliquer la loi du pays et de protéger la population contre les actes criminels.
 
Les dernières données disponibles du recensement des Bahamas indiquent que sur une population totale d'environ 350 000 personnes, 39 000 sont d'origine haïtienne.

Vant Bef Info (VBI)

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