Haïti -Affaire Dorval: le Barreau de Port-au-Prince s’inquiète suite au cambriolage du greffe pénal

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Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Port-au-Prince se dit consterné par la disparition, au greffe pénal du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, du dossier relatif à l’assassinat du bâtonnier, Monferrier Dorval et exige l’ouverture d’une enquête.

Port-au-Prince, le 21 octobre 2020:’ « Sans preuve, le droit est désarmé ». Sur la base de ce principe juridique se fonde l’inquiétude du Conseil de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince. La disparition du dossier au greffe pénal du Tribunal de première instance préoccupe au plus haut point la nouvelle bâtonnière.

Me Suzy Legros se questionne en ce qui concerne les circonstances dans lesquelles le dossier à disparu. D’abord, le Barreau est interpellé par la facilité avec laquelle les cambrioleurs ont pu s’introduire au greffe. Me Legros soutient en effet qu’il n’y a pas eu de bruit de serrure et que la porte n’a pas été forcée.

Les juges et les greffiers ne devraient pas avoir la mémoire courte, vu que depuis déjà un certain temps, la pratique du vol de dossiers est devenue monnaie courante au tribunal, a également fait remarquer Me Legros. Fort de tout cela, le Barreau réfute la thèse de la négligence. En conséquence, le Barreau exige que des mesures soient prises afin de diligenter une enquête pour établir les responsabilités concernant la disparition des pièces du dossier de Me Dorval.

« C’est un acte planifié », affirme la bâtonnière Suzy Legros. Le conseil n’acceptera pas la loi de l’omerta. Il est évident qu’un simulacre de procès est en train d’être planifié et cette mascarade se déroulera avec la complicité des acteurs du système judiciaire même. Sur ce point, la bâtonnière est sans équivoque.

« Ceux qui ont assassiné Me Dorval œuvrent à corrompre l’intégrité du processus et veulent s’assurer que les avocats comme la société ne reçoivent pas de justice », persiste et signe Me Legros.

Mais les avocats, à travers les barreaux des 18 juridiction de justice du pays n’entendent pas se laisser faire. Même sans garantie, les hommes en noir veulent être sereins et se proposent d’user de tous les moyens légaux jusqu’à ce que le procès soit tenu et que les assassins du feu bâtonnier soient écoués, si l’on en croit Me Robenson Pierre-Louis, secrétaire de l’Ordre au Barreau de Port-au-Prince.
Entretemps, la successeuse de Me Monferrier Dorval à titre de bâtonnière dit miser sur le soutien de la Direction centrale de la police judiciaire qui, selon elle, est susceptible d’avoir en sa possession des pièces à conviction, pouvant remplacer ceux qui viennent d’être emportés au tribunal par des individus jusque là non identifiés.

Un acte, qui justifie encore plus, la demande faite par le Conseil de l’Ordre au président Jovenel Moïse de constituer une commission d’enquête internationale. Aussi, sollicite-t-elle des acteurs du système judiciaire, l’accomplissement consciencieux de leur devoir.

Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Port-au-Prince n’entend rien lâcher. Il faut que justice soit rendue au feu bâtonnier Monferier Dorval, exécuté le 28 août dernier. Et ce n’est pas le cambriolage du greffe du Tribunal de première instance qui les dissuadera. D’ailleurs ces derniers se préparent déjà à marquer les deux mois de l’assassinat de Me Dorval le 28 octobre prochain. Une série d’activités, dont un sit-in est prévu.