Des organisations blâment le mutisme du gouvernement sur le sort des haïtiens en République dominicaine

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Des migrants haïtiens sont poussés au déhors en République dominicaine. La Fondation Zile et le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés s’accordent sur des milliers de sans papiers expulsés depuis l’intensification des opérations de rapatriement ces dernières semaines.L’État haïtien, disposant de l’obligation de s’assurer du respect des droits des compatriotes, est aux abonnés absents.

Port-au-Prince, le 18 novembre 2022.-Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR) qualifie d’inhumaines et dégradantes les conditions dans lesquelles les agents du service de l’immigration dominicaine procèdent aux rapatriements des haitiens en situation irrégulière.


« Certains sont battus, ligotés et d’autres auraient connu le pire.Avant d’etre expulsés, ils sont placés en détention.Ils ne boivent ni mangent à leur faim.Ils dorment à meme le sol sans couverture », relate Carl Henry , Coordonnateur a.i du GARR.
Pour lui , les droits des sans papiers sont totalement violés de l’autre coté de l’île d’Haiti.Le Président de la Fondasyon Zile est sur la même longueur d’onde que le dirigeant du GARR.

L’intensification des opérations de déportation crée un sentiment de panique générale dans la communauté haitienne en terre voisine, explique l’ancien ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Edwin Paraison.
Ce dernier et Carl Henry questionnent le silence des autorités haitiennes par rapport à cette question.

Edwin Paraison se veut critique quant à l’effacement total du ministere des Haïtiens vivant à l’étranger dans ce dossier. Cette institution est censée charger de coordonner des actions avec d’autres organes publics pour défendre le droits des ressortissants haitiens.
Face à l’ampleur que pourrait bientot prendre ce processus de rapatriement , les autorités de Port-au-Prince ne doivent rester les bras croisés, commente le numéro un de la Fondation Zile.

Devant les violations systématiques du protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement par les deux gouvernements insulaires, le 2 décembre 1999, Carl Henry opte pour des sanctions contre la République dominicaine. En ce sens, le défenseur des droits des migrants appelle les Nations Unies et le CARICOM à sevir contre le pays de Luis Abinader.

L’ancien ambassadeur d’Haïti en territoire voisin veut relativiser. Edwin Paraison suggère la création d’un task force composé d’organisations de la societé civile et des institutions publiques pour parvenir à une entente pour le respect du protocole de 1999 conclu entre les deux pays.

Selon le GARR, les autorités dominicaines ont déporté près de 15 000 migrants haïtiens dont des femmes enceintes au cours du mois d’octobre 2022.

Jean Allens Macajoux

Vant Bèf Infos ( VBI)