Crise institutionnelle en Haïti : Olicier Pieriche défend le respect de la Constitution

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Le Conseil présidentiel de Transition ne saurait remplacer l’application de l’article 149 de la Constitution haïtienne de 1987″, tel est l’affirmation d’Olicier Pieriche. Dans un texte partagé avec notre rédaction, il a expliqué sa position que nous vous présentons ci-dessous.

Port-au-Prince, le 10 mai 2024 – Depuis la publication, le vendredi 12 avril 2024, dans le journal officiel Le Moniteur, de l’arrêté portant création du Conseil présidentiel de Transition, le peuple haïtien attendait avec impatience l’opérationnalisation dudit conseil. Un accord politique signé le 7 avril 2024 prévoyait l’entrée en fonction du Conseil présidentiel, avec une transition de 22 mois jusqu’au 7 février 2026.

Selon l’article 3 du décret, le Conseil présidentiel de Transition est présidé par l’un de ses membres choisi par consensus ou à la majorité de ces derniers. Puis, l’article 6 stipule : « le Conseil présidentiel de Transition choisit et nomme rapidement un Premier Ministre. » Dans ce texte, tout est clair, sans ambiguïté.

Le mardi 30 avril 2024, Edgard Leblanc Fils a été désigné, par la majorité des membres, président du Conseil présidentiel de Transition CPT 7, une décision saluée par la classe politique haïtienne signataire de l’accord et la communauté internationale.

Pourtant, huit jours plus tard, une autre nouvelle est tombée : les membres du conseil ont convenu d’une présidence tournante, suite à des tractations politiques. Cette décision contrevient clairement à l’article 3 du décret portant création du Conseil présidentiel de Transition CPT 7, lequel ne mentionne pas une présidence tournante. Comment peut-on accepter une telle violation ?

Ce compromis irrationnel ne fera qu’aggraver la crise en Haïti. Si les membres du conseil ne respectent pas le décret de création de cet organe, comment peuvent-ils espérer respecter les lois de la République ?

Il est temps que les acteurs politiques haïtiens choisissent la voie de la normalité constitutionnelle, en nommant un juge à la Cour de Cassation. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, le Parti RECONSTRUIRE HAÏTI n’a cessé d’exiger cette nomination, mais certains préfèrent maintenir le pays dans l’instabilité.

Le Conseil présidentiel de Transition CPT 7 est inefficace. Personne ne fait confiance à personne. Si l’on veut respecter le décret de création du conseil, il ne peut y avoir de présidence tournante. Comment la communauté internationale, en particulier la CARICOM, nous considérera-t-elle ?

Pour sortir de cette crise, il est essentiel de mettre fin aux conflits d’intérêts et de privilégier l’intérêt général. La voie la plus logique reste celle menant à la Cour de Cassation pour choisir un juge capable d’assurer la transition jusqu’au 7 février 2026.

Vant Bèf Info ( VBI)

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