Trafic illicite de munitions : arrestation de hauts gradés de la Police dominicaine

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Le Ministère Public dominicain a frappé un grand coup ce dimanche en annonçant l’opération Pandora, une vaste offensive visant à démanteler un réseau criminel impliquant plusieurs hauts gradés de la Police Nationale. À la tête de ce réseau, un colonel chargé de l’Intendance des armes, accusé d’avoir orchestré le vol de plus de 900 000 munitions.

Santo Domingo RD, dimanche 17 novembre 2024.
L’opération Pandora, fruit de mois d’enquête débutée en octobre dernier, a permis de dévoiler une organisation criminelle opérant au sein même de l’institution chargée de garantir la sécurité publique. Parmi les principaux suspects arrêtés figure le colonel Narciso Antonio Féliz Romero, responsable de la gestion des armes et munitions, désormais accusé d’être le cerveau de ce trafic illicite.

D’autres gradés de la Police Nationale ont également été interpellés, notamment le sous-intendant Juan Miguel Pérez Soler, le capitaine Nelson Valdez, responsable du Dépôt des Armes, Munitions et Matériel, ainsi que le capitaine et auditeur Víctor Manuel Santos, accusé de falsifications répétées d’audits pour masquer les vols. Le deuxième lieutenant Marino Antonio Rodríguez Toribio, armurier à la Direction régionale Cibao Central, a lui aussi été placé en détention.

Une organisation bien huilée

Le réseau ne se limitait pas aux hauts gradés. Plusieurs autres membres de la police et civils ont été arrêtés, dont le sergent-major Miguel Ángel Gómez Espaillat, le caporal Juan Luis Díaz Medina et les soldats Rubiel Martínez (alias Escobar) et Moreibin Medina Pérez. Miguelina Bello Segura, une civile soupçonnée d’avoir joué un rôle clé dans les opérations logistiques du réseau, fait également partie des interpellés.

Le capitaine Víctor Manuel Santos, auditeur en poste depuis plus de six ans à l’Intendance des Armes, est accusé d’avoir tenté de manipuler les chiffres des audits pour couvrir le vol des munitions. Sa tentative récente de dissimuler des irrégularités à mesure que l’enquête avançait a toutefois été déjouée par les procureurs.

Des preuves accablantes

Selon le Ministère Public, l’opération Pandora repose sur un dossier étayé par des preuves solides, recueillies grâce à un audit approfondi. Les procureurs ont saisi des armes, des munitions, des documents numériques, des enregistrements de transactions financières, et ont collecté des témoignages cruciaux.

Les enquêteurs ont mis en lumière des violations graves, tant sur le plan disciplinaire que pénal, au sein de la Police Nationale. Les résultats de l’enquête montrent que les membres du réseau n’hésitaient pas à falsifier des documents officiels pour couvrir leurs agissements, exposant la fragilité des mécanismes de contrôle interne de l’institution.

Une institution ébranlée

Cette opération, qui met en lumière une corruption interne à plusieurs niveaux, ébranle davantage une Police Nationale déjà confrontée à des défis majeurs en matière de gouvernance et de sécurité. Les autorités ont promis de poursuivre l’enquête pour identifier d’éventuels complices et démanteler entièrement ce réseau, tout en renforçant les contrôles internes pour éviter de telles dérives à l’avenir.

VANT BÈF INFO
Avec Listin Diario

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