Les gangs ferment des écoles, des parents se plaignent et les élèves en font les frais
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La montée en puissance des gangs armés dans le pays notamment dans la Capitale haïtienne est non sans conséquence sur le fonctionnement des écoles privées et publiques. Entre risques et menaces, certains établissements scolaires privés se voient dans l’obligation de fermer leurs portes pour reprendre les cours en ligne. Une situation qui dérange les parents et plonge les élèves dans le désespoir.
Port-au-Prince, le 13 mars 2023.- Des informations font croire que certaines institutions scolaires ont reçu des enveloppes émanant des chefs de gang. A l’intérieur des enveloppes se trouvent une cartouche et une correspondance intimant l’ordre aux responsables de leur verser de fortes sommes chaque mois pour pouvoir continuer à fonctionner dans la zone se trouvant dans leur juridiction.
Dans la foulée, les cas de kidnapping se multiplient dans la Capitale, au point que des parents, accompagnés de leurs enfants sont enlevés par des individus armés, certaines fois dans les parages des établissements scolaires.
Des établissements scolaires pris entre deux feux
Les affrontements entre gangs rivaux ont des incidences sur le fonctionnement des écoles dans certains quartiers.
Dans une école congréganiste se trouvant à Lalue, par exemple, on rapporte qu’une élève a été atteinte d’un projectile en pleine salle de classe. Dans une telle ambiance, les responsables, les élèves, ainsi que le personnel de cet établissement se sont mis à couvert pour éviter le pire.
Des institutions scolaires ferment leurs portes
Ne pouvant pas résister aux pressions des bandits armés, plusieurs établissements scolaires ont dû fermer leurs portes ces derniers temps pour continuer avec les cours en ligne. Une situation qui risque de créer un déséquilibre dans le processus d’apprentissage des élèves puisque chaque famille fait face à sa réalité en termes d’infrastructure technologique pour s’adapter à cette réalité.
Des parents sont déçus
Face à cette réalité, les parents se sentent abandonnés par les autorités étatiques. Selon certains, le gouvernement n’a tenté aucune action pour prévenir cette situation.
« J’ai déjà payé l’intégralité de la scolarité de ma fille et c’est très couteux. Comme c’est une bonne école, ma fille arrive quand-même à apprendre quelque chose. Mais quand est-il des élèves qui ne fréquentent pas de bonnes écoles ? » se désole un parent vivant à Pétion-Ville.
Junior a deux enfants. Leur établissement scolaire a annoncé la fermeture des cours en présentiel pour cause d’insécurité et la poursuite des cours en ligne. Il se plaint du fait qu’il ne dispose pas d’infrastructures technologiques adéquates pour faire face à cette nouvelle réalité. Il appelle les autorités à assumer leur responsabilité.
Les écoliers sont désespérés
« Je ne peux plus vivre dans ce pays. En pleine salle de classe, on entend des crépitements d’armes automatiques et personne n’est à l’abri », se désole Ricardo, une jeune de 17 ans en classe terminale dont l’établissement scolaire se trouve dans les environs de Port-au-Prince. Il dit craindre quant à la réussite de cette année académique.
Pour sa part, Tamarre, une élève du secondaire I (NSI), cette situation la sépare de ses camarades avec lesquels elle développe une très bonne collaboration. « Mais amis me manquent en réalité, mais les moyens pour faire face à cette nouvelle réalité sont limités », a-t-elle martelé d’un ton découragé.
Lors d’une rencontre tenue entre le ministre de l’éducation nationale et la ministre de la justice, les deux autorités ont enjoint la police d’assurer la sécurité des élèves ainsi que les établissements scolaires. Une présence est constatée devant certains établissements scolaires.
Jean François
Vant Bèf Info (VBI)