Haïti / Grâce Présidentielle : La libération des 415 détenus provoque un conflit ouvert entre Renan Hédouville et Lucmane Délile
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Les nerfs sont à fleur de peau entre Me. Renan Hédouville de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et Me. Lucmane Délile du ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP) après la publication de l’arrêté présidentiel du 19 juin 2020 à travers lequel le Président de la République a gracié 415 individus qui ont été condamnés et écroués à de lourdes peines. En moins de 24 heures, les deux personnalités ont publié trois communiqués en s’attaquant mutuellement.*_
Port-au-Prince, le 1 juillet 2020.- Dans un premier temps, l’Office de la protection du citoyen (OPC) a adressé une lettre ouverte au Président de la République Jovenel Moïse pour lui exprimer ses vives préoccupations suite à la décision qu’il a prise pour libérer 415 individus issus de différents centres caréraux du pays.
Cependant, Renan Hédouville dit avoir constaté diverses irrégularités dans la liste préalable que le ministère de la justice et la sécurité publique a établie car plusieurs bénéficiaires de la grâce présidentielle ont été condamés pour enlèvement et séquestration, meurtre, viol et assassinat, entre autres, alors qu’ils étaient en attente de jugement, a t-il fustigé.
L’OPC a même crié au scandale du fait qu’il n’était pas partie prenante dans cette démarche adoptée par les autorités en vue de désengorger les prisions pendant la période de la Covid-19.
Entre temps, dans une première lettre responsive, le ministère de la justice et de la sécurité publique rejette d’un revers de main les déclarations de Me.Renan Hédouville portant sur l’absence de l’institution qu’il dirige dans la prise de cette décision.
Par la présente, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Me.Lucmane Délile persiste et signe en soulignant « à tous ceux et toutes celles que cette question peut interesser que les condamnés sélectionnés pour bénéficier la grâce présidentielle, l’ont été suivant les critères établis en concertation avec l’Office de la protection du citoyen (OPC), le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti ( BINUH), le JSPP, le décanat du tribunal de première instance de Port-au-Prince et la Fédération des bareaux d’Haïti », entre autres.
En fin dans le troisième communiqué, soit le deuxième signé par Renan Hédouville, le protecteur a dénoncé la déclaration du titulaire du MJSP et l’a qualifiée de « mensongère » tout en tenant à préciser qu’il n’a jamais travailler avec le MJSP sur une éventuelle liste de libération des prisonniers devant bénécier de « grâce présidentielle ».
« Le protecteur du citoyen n’a jamais eu de rencontre ni d’entretien avec le ministre de la justice, Me Lucmane Délile depuis son installation le 5 mars 2020, informe Renan Hédouville.
Toutefois, le titulaire de l’OPC dit rester disponible pour toute consultation avec les responsables du Ministère de justice et de la sécurité publique ou toute autre structure étatique sur la problématique de la prison en Haïti conformément à ses attributions de « Faire respecter les droits des individus dans les gardes à vue et les commissariats de police, ainsi que ceux des détenus dans les prisons et veiller à l’exécution par l’administration publique des décisions de justice prononcées à l’endroit des détenus, a conclu la note responsive.
Vant Bèf Info (VBI)