Pierre Robert Auguste : « Le CPT n’est pas crédible pour gérer le dossier de la rançon de l’indépendance »
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l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution visant à étudier le processus de restitution de la rançon de l’indépendance imposée à Haïti il y a deux siècles. Ce montant colossal avait été exigé en échange de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti par le roi Charles X, c’était en 1825.

Lundi 9 juin 2025–
Pour de nombreux observateurs et citoyens engagés, cette résolution représente un tournant symbolique. « Il était temps que la France reconnaisse le tort historique causé à l’ancienne colonie », estiment plusieurs voix critiques, tant en Haïti qu’à l’étranger.
Parmi les premières réactions notables, celle de Pierre Robert Auguste, président de l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite (AEA) et dirigeant du mouvement Gonaïves Debout, qui salue ce vote sur radio Galaxie. Selon lui, « c’est un pas dans la bonne direction ». Mais il ne cache pas ses réserves.
Méfiance envers le Conseil Présidentiel de Transition
Pierre Robert Auguste rejette catégoriquement l’idée de confier la gestion d’un éventuel processus de restitution au Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Il remet en cause sa légitimité, pointant un manque de « moralité et de prestige ». À ses yeux, le CPT n’incarne pas la structure crédible et responsable que ce dossier historique exige.
Appel à l’organisation nationale et à la vigilance
Dans l’attente de développements concrets, M. Auguste appelle à la mobilisation des forces vives du pays : société civile, groupes organisés, et intellectuels. Il plaide pour la création de cellules de réflexion dans les dix départements, afin de poser les bases d’un véritable projet de développement national.
« Il faut penser à des pôles de croissance, renforcer nos liens avec les pays francophones, en particulier en Afrique. Plus près de nous, il est essentiel de collaborer avec des pays comme le Brésil ou le Chili, où vit une importante diaspora haïtienne », propose-t-il.
Sur le plan technologique, l’Inde apparaît, selon lui, comme un partenaire stratégique. « Cette puissance mondiale a su s’imposer sur l’échiquier international. Haïti a tout intérêt à apprendre de son modèle », insiste-t-il.
Un appel à l’autodétermination
Enfin, dans l’éventualité d’une restitution, Pierre Robert Auguste exhorte à la vigilance et à une prise en main collective de l’avenir du pays. « L’heure est venue de passer à l’étape de l’autodétermination. Nous devons créer un cadre où il fera bon vivre pour les Haïtiens, chez eux », conclut-il.
Uguenson Auguste
Vant Bèf Info (VBI)