L’Hôpital Bernard Mevs sous l’emprise des gangs : un symbole de la débâcle nationale
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La crise sécuritaire en Haïti franchit un nouveau seuil d’horreur. Ce lundi, des membres du gang Viv Ansanm, ont attaqué l’Hôpital Bernard Mevs, plongeant l’un des derniers bastions de soins dans un chaos insoutenable. L’incendie volontaire d’une ambulance, en plein cœur de cet établissement déjà fragilisé, illustre une violence débridée qui n’épargne ni les malades, ni le personnel soignant, ni les plus vulnérables : les nouveau-nés.
Port-au-prince,mardi 17 décembre 2024
Ce nouvel assaut ne relève pas uniquement d’un acte de barbarie isolé. Il constitue une attaque frontale contre la santé publique dans un pays où le système sanitaire vacille sous les assauts répétés des bandes armées. Avec des cliniques désertées, des centres de santé fermés et une population livrée à elle-même, le spectre d’une catastrophe humanitaire se précise. Les malades n’ont plus d’alternatives, et les rares établissements encore opérationnels deviennent des cibles privilégiées pour des criminels qui prospèrent dans un climat d’impunité totale.
Face à cet enfer, la réponse des autorités reste largement insuffisante. Une intervention policière, brève et mal coordonnée, a tenté de contenir la situation, mais les assaillants sont revenus, à peine les forces de l’ordre parties, amplifiant encore la peur et le désarroi. La faiblesse criante des institutions renforce le sentiment que l’État a déserté son rôle de protecteur des citoyens.
Cette attaque dépasse le simple cadre de la violence des gangs : elle met à nu l’effondrement d’un système étatique incapable de garantir les droits les plus fondamentaux, dont celui à la santé. Alors que les gangs s’érigent en maîtres absolus, la question cruciale est posée : Haïti peut-elle encore espérer sortir de ce bourbier, ou se dirige-t-elle irrémédiablement vers une crise humanitaire majeure ?
Les autorités haïtiennes, faceu à cette situation de non-retour, doivent agir de manière urgente et déterminée. L’histoire jugera sévèrement leur inaction dans cette guerre contre la vie et la dignité humaine.
Maxime Daniel ETIENNE
maximedanieletienne@gmail.com