En Haïti, la violence armée n’épargne personne, même les catégories les plus vulnérables

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Le pays fait face à une crise socio-politique chronique qui touche presque tous les secteurs et couches. Des infrastructures privées et publiques ont été détruites par la coalition de gangs « Viv Ansanm ». Des quartiers entiers ont été attaqués et vidés de leurs occupants. Au milieu de cette vague d’insécurité, les femmes enceintes, les vieillards et les personnes handicapées paient un lourd tribut.

Entre concert de cartouches et route bloquée, elle accouche

Marie-Ange Joseph, âgée de 35 ans, raconte le calvaire qu’elle a vécu à Croix-des-Bouquets pour donner naissance à son bébé. « Il était 8 heures du soir, je me sentais pas trop bien, c’était le 9e mois de ma grossesse. Puis, j’ai appelé mon mari pour m’emmener à l’hôpital. Toutes les rues étaient barricadées. Il n’y avait que les hommes armés. À ce moment-là, j’ai cru que j’allais perdre mon bébé. Dieu merci, j’ai accouché chez moi », se souvient-elle d’un air triste. Cette jeune femme dit avoir subi de plein fouet, dans sa chaire, les conséquences de la violence armée qui sévit dans le pays. « Heureusement que je n’avais pas de complication, car je ne voyais pas comment j’allais pouvoir sortir sous ces pluies de balles ». D’ailleurs, ajoute-t-elle : « jusqu’à présent j’ai des prescriptions que je n’arrive pas à exécuter en raison de la non disponibilité de médicaments et de pharmacies ».

Aucune considération pour les personnes handicapées

Le constat n’est pas si différent en ce qui concerne les personnes handicapées. Depuis 2007, selon un constat fait par la MINUSTAH, près de 800. 000 personnes, soit 10% de la population haïtienne, vivent avec un handicap et la majorité d’entre elles ne bénéficient pas de la jouissance intégrale de leurs droits. Le chiffre a augmenté après le séisme du 12 janvier 2010. Cette catégorie est l’une des plus touchée par les actes de violence et de vandalisme orchestrés par les gangs armés. Pour preuve, le Centre St Vincent pour Enfants Handicapés a été contraint d’abandonner son local au bas de la ville. Quelques jours après, les bandits ont incendié le bâtiment.

Aucun respect pour les personnes du 3e âge

Dans le temps, les vieillards étaient considérés comme des gens pour qui tout le monde devait du respect. Ils jouissaient également d’un minimum d’assistance de la part de l’État. Considérés jadis, comme des sages dans la société, les personnes âgées ne sont, de nos jours, pas épargnées des actes d’atrocité. Jean Mario Benjamin, 72 ans, se souvient quand il grandissait, même les hors-la-loi avaient témoignaient un peu de respect envers les plus âgés. Maintenant, je suis devenu vieux et tout à changer. Nous les vieillards de nos jours, nous ne sommes plus protégés. « J’ai appris avec stupéfaction l’assassinat d’un vieillard de 78 ans à Frères, il y a quelques mois », déclare Jean Mario une pointe de triste dans sa voix. Aujourd’hui, M. Benjamin craint pour sa sécurité, lui qui a toujours rêvé de passer ses vieux jours dans sa terre natale, de profiter du paysage, des plages et de la bonne cuisine locale.

Dans ces périodes de troubles, les personnes handicapées, les femmes enceintes et les vieillards ont besoin d’une assistance particulière. Car, à cause de l’escalade des violences à Port-au-Prince, ils sont forcés de se déplacer d’un lieu à un autre. Des fois, dans des conditions horribles et infrahumaines. Ces catégories, à besoins spéciaux, subissent encore plus ce déferlement de la violence sur la capitale et ses environs. Certains résistent, souffrent en silence, tandis que d’autre meurent dans l’indifférence la plus totale des autorités concernées et des bandes criminelles dépourvues de toute humanité.

Malia Balan
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