« Si j’étais au pouvoir, Barbecue n’existerait pas » : le cri de révolte d’une mère contre l’État haïtien

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Sur les ondes de la chaîne de télévision Island TV, une septuagénaire la septuagénaire a fait vibrer la toile. Sa prise de parole, empreinte de vérité crue et de révolte, est devenue virale, amplifiée par les réseaux sociaux. Cette mère de famille, analphabète comme elle le confie elle-même, a dressé un réquisitoire sans concession contre les élites et les autorités haïtiennes, suscitant un large écho dans un pays en quête de justice et d’espoir.

« J’ignore combien de temps la PNH et la DCPJ vont me garder ici. Parce qu’ils ont le même boss et le même patron que Barbecue », a-t-elle déclaré avec une lucidité désarmante. Sa voix tremblait légèrement, mais son regard demeurait ferme, déterminé à faire entendre une vérité que beaucoup taisent.
Elle poursuit, dénonçant l’absence de prévoyance de ceux qui gouvernent:
« Quand on dirige, on doit prévoir. Si les actes de Barbecue n’étaient pas dans l’intérêt du gouvernement, il ne les aurait pas acceptés. »
Avec une simplicité désarmante, elle expose les contradictions d’un système où l’inaction des autorités nourrit la violence des gangs.

Une autodérision poignante

Dans un moment touchant, la dame reconnaît humblement son illettrisme:
« Comme vous me voyez, j’ignore la première lettre de l’alphabet de mon prénom. Je ne sais pas comment je dois signer. »
Mais loin d’être un aveu de faiblesse, cette confession devient une force. Elle dénonce avec une clarté rare une réalité qui dépasse son propre vécu : « Si c’est moi qui dirigeais le pays, Barbecue ne serait pas capable de former ce « Viv Ansanm » en plein visage. »

Un réquisitoire contre l’impunité

Avec une colère froide, elle détaille les atrocités commises : « Il pille les maisons, il vole en pleine journée, il tue des gens. Où avez-vous vu des choses pareilles ? Dans quel pays entendez-vous de telles choses en écoutant les journaux ? »
Ces mots résonnent comme un cri d’indignation face à l’indifférence et au silence complice des autorités. Pour elle, il ne fait aucun doute : « Si l’État haïtien n’était pas complice, Barbecue n’oserait pas créer ce « vivre ensemble » sans l’ordre de l’État. C’est parce que cela les avantage. »
Ce témoignage, bien que simple dans sa forme, dévoile une profonde analyse des maux qui rongent Haïti. Il met en lumière l’impunité, la collusion, et l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens. Mais surtout, il exprime la colère d’un peuple trahi, abandonné, et sacrifié sur l’autel des intérêts personnels.
Cette voix, venue d’une femme du peuple, rappelle à tous que la vérité peut surgir des endroits les plus inattendus. Et qu’elle peut, à sa manière, ébranler les fondations d’un système injuste.

Paul Victoire et Wandy CHARLES
Vant Bef Info (VBI)

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