Le GARR s’indigne face à la banalisation de la vie des Haïtiens en République Dominicaine

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Décès d’une rapatriée et double meurtre de ressortissants haïtiens en moins d’une semaine en République Dominicaine : le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) tire la sonnette d’alarme pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux Haïtiens par les autorités dominicaines.

Port-au-Prince, le 7 juillet 2024. – Dans un communiqué de presse publié le samedi 5 juillet 2024, le GARR a exprimé ses préoccupations face aux traitements inhumains subis par les Haïtiens en situation irrégulière en République Dominicaine.

Une situation alarmante

Selon les informations recueillies par le GARR, une jeune femme de 23 ans nommée Saint Mira Millien est décédée entre les mains des autorités d’immigration dominicaines après plusieurs jours de détention dans des conditions infrahumaines. D’après l’Office National de la Migration (ONM), la victime a été appréhendée à Duarté le mercredi 3 juillet 2024 alors qu’elle était malade et en route vers Haïti.

« L’état de santé de la victime s’est détérioré entre les mains des agents d’immigration dominicains, et elle a succombé dans l’indifférence de ces derniers le 4 juillet 2024, jour de sa déportation. Le pire, les autorités d’immigration ont tenté de déposer le cadavre à la frontière de Belladères-Elias Piña sans explication. Grâce à la vigilance de la population locale, les agents ont été contraints de rebrousser chemin avec le corps sans vie », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Le GARR a également dénoncé un double meurtre odieux commis contre deux citoyens haïtiens à Paso Cena dans la soirée du 2 juillet 2024. Jean Duversaint et Maurice Delia, originaires de Jacmel, ont été lâchement assassinés par un Dominicain armé d’un revolver, selon les témoignages des habitants de la zone. Malgré les démarches entreprises par la famille des victimes auprès des autorités concernées, le dossier est resté sans suite.

« Le dossier a été galvaudé pour étouffer l’affaire. Après une autopsie dont les résultats demeurent inconnus pour la famille des victimes, les deux corps ont été enterrés en secret et dans l’empressement au cimetière de Pedernales », indique le GARR dans son document publié le 5 juillet 2024.

Le GARR déplore la situation et réclame justice

Les maltraitances subies par les citoyens haïtiens en République Dominicaine sont regrettables et lamentables, selon le GARR. Lors de sa participation à l’émission Panel Magik ce dimanche 7 juillet 2024, Sam Guillaume, porte-parole de l’organisation, a déclaré que ces actes criminels commis contre les ressortissants haïtiens sont en contradiction avec les conventions internationales, notamment l’accord signé entre Haïti et la République Dominicaine en décembre 1999 concernant les mécanismes de rapatriement.

M. Guillaume exhorte les autorités des deux pays à prendre les mesures nécessaires pour traiter ces deux dossiers afin de faire la lumière et de rendre justice aux familles des victimes. Il appelle également les organisations de défense des droits humains nationales et internationales à dénoncer les violations systématiques des droits des citoyens haïtiens en République Dominicaine.

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)