Violences sexuelles contre les femmes et les filles : Défenseurs Plus appelle l’Etat haïtien à agir vite pour éviter le pire

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Le Collectif Défenseurs Plus dit constater la montée vertigineuse des violences sexuelles contre les femmes et les filles ces deux (2) dernières années. La guerre des gangs a eu aussi un impact majeur sur la situation de ces dernières, selon un communiqué de l’organisme de droits humains.

Port-au-Prince, le 22 juillet 2023. Selon cette structure, l’affrontement des groupes armés est devenu monnaie courante dans notre société. Dans ces conflits, les violences sexuelles contre les femmes et les filles sont utilisées comme arme par les antagonistes. Ces crimes sexuels sont condamnés par la loi haïtienne et le droit international, rappelle Défenseurs Plus.

L’organisation dit constater, plus loin, que les autorités étatiques ne se soucient guère des violences dont sont victimes les femmes et les filles, alors qu’il existe un cadre juridique international, signé et ratifié par Haïti, qui régit la protection de ces deux catégories en temps de conflit. Dans cet instrument, on retrouve : la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de conflit du 12 août 1945 et la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée en 2000. Ces dernières appellent à la protection des femmes et des filles contre les violences sexuelles en temps de conflit.

L’une des situations la plus récente de cas de violence sexuelle enregistrée est le viol collectif d’une jeune fille de 17 ans (mineure) par des membres du gang « Kokorat san ras », le lundi 10 juillet 2023. De plus, suivant un article publié par The New Humanitarian le 27 juin 2023, entre mai 2022 et mars 2023, Nègès Mawon (organisation défendant les droits de la femme en Haïti) a enregistré 652 cas de femmes et de filles victimes de violences sexuelles dans seulement quatre (4) quartiers de Port-au-Prince, quatre-vingt-dix (90) d’entre elles ont contracté des maladies sexuellement transmissibles (MST) et 9 d’entre elles ont été tuées, note le Collectif.

Les hôpitaux publics étant pour la majeure partie du temps dysfonctionnels et les institutions publiques pouvant fournir des accompagnements psychologiques sont quasiment inexistantes. Les femmes et les filles qui subissent ces violences sont la plupart du temps livrées à elles-mêmes. Elles sont traumatisées et vivent continuellement avec les séquelles de violence sous le règne de l’impunité favorable aux violations systématiques des droits de la personne humaine.

Défenseurs Plus en tant que collectif défendant les droits humains, condamne la situation d’insécurité qui sévit dans le pays et qui favorise la multiplication des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles. En outre, Défenseurs Plus appelle les autorités actuelles à adopter des mesures urgentes et nécessaires afin de freiner ce fléau qui plonge de nombreuse famille dans le deuil et le désarroi.

Azaine Mauryle/ Wandy Charles
Vant Bèf Info