Haïti / Fête des morts : Les vivants abandonnent les morts au cimetière de Port-au-Prince
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Des familles abandonnent les tombes de leurs proches disparus au cimétière de Port-au-Prince. C’est du moins la doléance du directeur de ce temple des morts, Raymond Valcin. Ce dernier indique qu’il s’évertue à repeindre les caveaux afin d’en donner une autre allure à l’occasion de la fête des morts célébrée le 2 novembre.
Port-au-Prince, le 31 octobre 2021.- Le cimetière de la capitale d’Haïti est comme un espace mort. Ce temple des morts risque de ne pas marquer la traditionnelle fête des morts.
En effet, cette année le cimetière de Port-au-Prince ne revêt pas du décor des grands événements à l’approche du 2 novembre. Une petite visite des lieux ce samedi 30 octobre 2021, a permis de s’en rendre compte.
À l’entrée, des mendiants guettent d’éventuels visiteurs, non-loin des pneus enflammés lachés au fond de la rivière Bois-de-Chêne qui longe jusqu’à l’embouchure du quartier Village de Dieu. À l’intérieur de l’espace, le spectacle est hideux. Des écailles de peinture sont visibles sur des tombes. Les pans des murs de certains caveaux sont effondrés. Les ossements et restes des cadavres sautent aux yeux.
Cette situation interpelle le directeur du cimetière. « Contrairement aux années antérieures, les familles des défunts ne se sont pas présentés sur les lieux pour nettoyer et repeindre les tombes de leurs proches disparus », regrette Raymond Valcin. Ce dernier déconseille de négliger les lieux d’inhumation des parents défunts. Selon ses explications, les esprits des morts peuvent causer des préjudices aux vivants récalcitrants à l’occasion de la Toussaint et la fête des morts
Le responsable du cimetière dit entreprendre une opération de nettoyage au sein de l’espace.Il est également prévu la tenue d’un festival Guedé les 1 et 2 novembre 2021, annonce Raymond Valcin.
Toutefois, la pénurie des produits pétroliers. l’hégémonie des gangs, les cas de kidnapping, le marasme économique, entre autres, sont autant de facteurs qui pourraient faucher la volonté des haïtiens/haïtiennes à honorer la mémoire de leurs proches décédés.
Cette crise pluridimentionnelle sociopolitique du pays serait à la base de l’attitude des vivants à abandonner les morts.
Vant Bèf Info (VBI)