Rareté de carburant : Une crise aux multiples conséquences, de l’avis de l’économiste Etzer Emile
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La rareté du carburant affecte de manière négative tous les secteurs d’activité de la vie nationale, constate l’économiste Etzer Emile. Ralentissement des activités du secteur privé, dysfonctionnement des hôpitaux, institutions publiques paralysées,
manque à gagner pour le trésor public et par ricochet, l’état est incapable de payer ses employés, énumère le professeur d’université.
Port-au-Prince, le 25 octobre 2021. La rareté de carburant persiste depuis environ cinq ( 5) mois. Cette situation prend de l’ampleur ces dernières semaines. Cette crise expose clairement l’incapacité des autorités à gérer ce produit crucial, stratégique et transversal, commente l’économiste Etzer Emile.
Les dirigeants évoquent toujours les mêmes raisons pour justifier la persistance de ce problème à savoir la faible capacité de stockage, le retard de paiement, le manque de dollar, le contentieux avec les compagnies privées, la subvention accordée par l’État… poursuit l’auteur de l’ouvrage » Haiti a choisi de devenir un pays pauvre « .
» Mais cette fois-ci, trois autres éléments viennent s’ajouter à l’équation. D’abord, la hausse du prix du carburant qui, depuis quelques jours, dépasse le niveau de 80 dollars le baril alors qu’il était autour de 40 dollars un an de cela. Ensuite, les batailles politiques internes et enfin le contrôle des gangs des circuits de distribution », argumente le professeur d’université.
La pénurie des produits pétroliers n’est pas sans conséquence.
D’abord, les familles haïtiennes sont grandement affectées par cette situation. Les centaines de milliers de gens qui sont dans le secteur du transport public (tap tap et motocyclette) n’ont pas de revenus quand ils ne peuvent pas se déplacer chaque jour, souligne le chroniqueur économique.
Ensuite, les hôpitaux, les écoles, les petites et moyennes entreprises de toutes sortes, enregistrent des ralentissements d’activité, ajoute le présentateur de l’émission Éducation Économique. D’un autre côté, l’économiste évoque un ensemble d’interrogations :
Combien d’entreprises sont obligées de fermer leurs portes ? Combien de personnes ont perdu leur vie dans les hôpitaux à cause de cette crise de carburant ?
La situation sur le marché local des produits pétroliers impacte également de manière négative les recettes de l’État.
Car ces dernières dépendent de la performance des activités des entreprises qui, aujourd’hui, subissent grandement le fardeau de la rareté de carburant et de l’insécurité, enchaîne-t-il. Les recettes douanières sont affectées. La situation n’est pas différente au niveau de la direction générale des impôts (DGI).
Les conséquences se font déjà ressentir. Des arriérés de salaire au niveau de l’administration publique s’accumulent. D’ailleurs, des employés du service national de gestion des résidus solides ont organisé la semaine écoulée des mouvements de protestation pour exiger le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire.
» La pénurie du carburant renforce le risque de faire des affaires en Haïti, accélère la pauvreté des haïtiens et nuit à la croissance économique, qui vient d’enregistrer un taux négatif consécutif pour 2019, 2020, et 2021″, conclut l’économiste Etzer Emile.
Vant Bèf Info (VBI)