Haïti : Lavage d’auto sur les trottoirs entrave la circulation des piétons
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Au nombre des entraves à la libre circulation des piétons sur les trottoirs en Haïti s’ajoutent les stations de lavage d’auto (car wash). Dans les grandes villes d’Haïti et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince en particulier, la pratique s’intensifie jour après jour, compliquant davantage la circulation des piétons. Un dossier sur lequel s’est penché la rédaction de Vant Bèf Info (VBI).
Port-au-Prince, le 22 décembre 2020.- Des véhicules alignés, un récipient installé contenant de l’eau, une petite machine dans laquelle est attachée un tube se fait remarquer. Jacky, un jeune homme dans la trentaine s’affaire. Il est 9 heures du matin. L’heure est au travail. C’est dans ce coin de rue de Delmas 19, qu’il passe son quotidien dans sa petite station de lavage.
» J’ai fait ce travail ici cela date de 2016. Grâce au service que je donne, les chauffeurs viennent toujours me voir. Et, c’est grâce à ça que j’arrive à prendre soin de ma famille. J’ai un fils et une fille, ils sont tous deux à l’école. Je ne fais que ça », a expliqué le natif de Delmas informant n’avoir pas reçu des contraintes de la part des autorités dans son travail.
Multiplication des stations de lavage d’auto sur les trottoirs
Au centre-ville de Port-au-Prince, à Pétion-Ville, à Delmas, â Croix-des-Bouquets que nous avions visité dans le cadre de ce travail, connaissent la même situation. Au cours de ce travail sur l’autoroute de Delmas, nous avions répertorié plusieurs dizaines de Stations dits « Car wash ». Au Centre-Ville de Port-au-Prince, la tendance est aussi à la hausse. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur la circulation des piétons pour lesquels l’espace trottoir a été préparé.
Plus accessible et prix plus abordable
S’il est vrai que les petites stations de lavage se multiplient, il n’en demeure pas moins vrai qu’il y a aussi des stations de lavage respectant le minimum, précise un propriétaire de véhicule rencontré dans les parages d’un poste de lavage à Delmas 31. « Les postes de lavage d’auto dans des endroits destinés à cet effet ont un coût plus élevé moins accessible, pour les chauffeurs. Il est plus facile de le faire sur les trottoirs. Il est plus facile et plus accessible », a lâché ce citoyen.
Mis à part l’accessibilité, il y a également la différence entre les coûts du service. Ceux qui sont sur les trottoirs et ceux qui sont dans un espace préparé à cette fin n’ont pas le même coût. » Sur le trottoir, le prix ne dépasse pas 150 gourdes. Dans les espaces préparés à cette fin on paie jusqu’à 300 gourdes et 400 gourdes. Ça varie de l’espace, de la zone ou de la volonté des responsables, a-t-il ajouté.
Les Carwash improvisés n’est pas une préoccupation des autorités étatiques
Les autorités, comme dans la plupart des cas ne font pas de la question des trottoirs une priorité encore moins ces derniers jours, selon les constats. Les mairies, le ministère de l’environnement, la secrétairerie d’état à la sécurité publique. L’occupation des espaces réservés aux piétons est un problème grave de sûreté publique, comme l’avait souligné Dr Yves Cadet, expert en sécurité publique. Comme pour les marchands qui prennent en otage les trottoirs sous le silence complice des autorités, ces « carwash » improvisés constituent selon de nombreux témoignages une entrave à la circulation des piétons.
Les citoyens interviewés dans le cadre de ce travail croient nécessaire que les autorités prennent des mesures afin de libérer les trottoirs.
Vant Bèf Info (VBI)
Crédit photo: VBI