Haïti / Société Un projet d’autonomisation lancé en faveur de 25 travailleuses de sexe

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Elles sont 25 jeunes filles, toutes travailleuses de sexe, âgées entre 22 et 30 ans pour la plupart et issues des communes de Carrefour, Port-au-Prince, Delmas et Croix-des-Bouquets. Elles sont appelées à participer, pendant 3 mois, à un programme de formation notamment en couture et recevront du matériel qui leur permettra de lancer leur propre entreprise et ne plus être contraintes d’utiliser leurs corps pour gagner leur vie. C’est l’organisation dénommée « Le refuge des femmes d’Haïti » qui a lancé ce projet ce vendredi 14 aout en son local à Santo, commune de la Croix-des-Bouquets.

Croix-des-Bouquets, le 14 aout 2020. C’est ce vendredi 14 aout 2020 que « Le refuge des femmes d’Haïti », une organisation œuvrant dans le domaine de la lutte contre les violences basées sur le genre, a lancé son projet d’autonomisation des travailleuses de sexes.

Durant trois mois, 25 jeunes filles, pour la plupart mères célibataires et contraintes de gagner leur vie comme travailleuses de sexe, bénéficieront d’une formation notamment en couture et recevront chacune du matériel, notamment une machine à coudre, pour pouvoir lancer leur propre entreprise et échapper aux violences basées sur le genre dont elles sont généralement victimes.

La présidente de l’organisation « Le refuge des femmes d’Haïti », Novia Augustin, parle d’un projet pilote susceptible de s’étendre aux dix départements du pays avec le support des partenaires, dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Pas moins de 2 millions de gourdes ont été mobilisées pour la mise en œuvre de ce projet pilote, a-t-elle dit, faisant remarquer que les bénéficiaires viennent de plusieurs communes du département de l’ouest dont Delmas, Port-au-Prince, Croix-des-Bouquets et Carrefour.

« Souvent, les travailleuses de sexe sont des jeunes femmes, mères célibataires pour la plupart, contraintes d’utiliser leurs corps pour gagner leur vie. Ce projet leur permet de choisir et d’échapper aux violences basées sur le genre », a-t-elle dit, remerciant les partenaires du projet pour leur support.

Elle fait d’ailleurs remarquer, qu’avec la crise du nouveau Coronavirus, la marge de manoeuvre des travailleuses de sexe s’est considérablement diminuée.

Kerlande Occéant a 24 ans et travaille depuis 7 ans comme fille de joie. Elle avait arrêté ses études classiques en 9e année fondamentale. « Je n’ai eu personne pour m’aider et j’ai été obligée de faire ce métier », s’est-elle confiée à la rédaction de vant Bef Info (VBI).

Aujourd’hui, je quitte la rue et je me lance dans un nouveau projet, dans une nouvelle aventure, a-t-elle déclaré, satisfaite d’avoir été sélectionnée pour être parmi les 25 bénéficiaires du programme.

Melissa Nelson a, elle, 28 ans. C’est une mère célibataire qui vit de son corps depuis l’âge de la majorité (18 ans). Si elle avoue qu’elle ne va pas quitter la rue car elle dit avoir des clients spéciaux, elle se félicite de pouvoir dorénavant consacrer plus de temps à son fils de 3 ans.

Vant Bef Info (VBI)