Haïti / Politique / Sécurité Incidents au Parlement: Le sénat et la police se rejettent la faute

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Le président du Sénat Carl Murat Cantave et le porte-parole de la police nationale (PNH) Michel-Ange Louis-Jeune se rejettent mutuellement la faute suite aux incidents enregistrés ce lundi au parlement provoquant, une nouvelle fois, le report sine die de la séance de ratification de la politique generale du premier ministre Fritz William Michel.

Le porte-parole de la PNH, Michel-Ange Louis-Jeune

Port-au-Prince, le 23 septembre 2019:-Le président du sénat Dr Carl Murat Cantave, a mis en cause ce lundi, la responsabilité de police nationale d’Haïti (PNH) qu’il accuse de n’avoir pas honoré ses engagements d’assurer la sécurité au parlement à l’occasion de la séance de ratification de la politique générale du première ministre nommé Fritz William Michel.

Le président du Sénat, Dr Carl Murat Cantave

Des incidents ont éclaté avec notamment deux sénateurs, Willot Joseph (Centre) et Jean Marie Ralph Féthière (Nord), qui ont dégainé pour repousser des militants se réclamant proches de l’opposition qui avaient, une nouvelle fois, envahi l’enceinte du parlement.

Le représentant du Nord a même tiré plusieurs coups de feu blessant deux personnes, un photo-journaliste et un agent de sécurité du parlement.

Image Reuters

Pour le président du sénat, les forces de l’ordre avaient la responsabilité d’assurer la sécurité au palais législatif. 

Plusieurs réunions ont, dans cette perspective, été au préalable organisées avec les autorités policières, affirme Dr Cantave.

Mais des individus, se réclamant de l’opposition, ont pu envahir malgré tout l’enceinte du sénat. Le salon diplomatique ainsi que la salle de séance avaient été imbibés d’un liquide à l’odeur nauséabonde composé notamment de matières fécales.

Le sénateur Cantave s’est dit etonné de constater à son arrivé ce lundi matin au parlement, que la police n’avait pas respecté les termes de référence qui ont été conclus.

« Lorsque nous avons appelé le directeur général a i de la PNH, il nous fait savoir que ses instructions non pas été suivies par la direction de la police administrative » rapporte stupéfié le sénateur Cantave.

Le porte-parole de l’institution policière Michel-Ange Louis-Jeune évoque pour sa part les actions de certains sénateurs qui, soutient-Il, étaient à l’origine des incidents enregistrés ce lundi au parlement.

« Quand des sénateurs décident de se faire accompagner de qui ils souhaitent pour entrer au parlement, les agents de police ne sauraient s’y opposer» explique le commissaire.

Michel-Ange Louis-Jeune rappelle que les force de l’ordre n’ont pas la mission de perquisitionner le véhicule d’un sénateur, encore moins s’opposer à la volonté d’un groupe de parlementaires.

Le fait de solliciter de manière officielle les forces de l’ordre ne suffit pas à garantir la sécurité au sein du parlement, a-t-il dit.  

En plus des procédures légales, la question du comportement des sénateurs se pose. L’officier de police parle plutôt de certains manquements en termes de leadership au niveau du grand corps.

Le commissaire Louis-Jeune évoque un bureau du sénat qui, devant les faits constatés, n’a pas su trouver l’entente nécessaire entre l’ensemble des sénateurs, sur le rôle que devaient jouer les membres d’unités spécialisées déployées sur place, pour sécuriser le parlement lors de la séance de ratification.    

Le président du grand corps et la police nationale se rejettent mutuellement la responsabilité suite aux incidents survenus au sénat et dans les rues de la capitale, les militants se réclamant de l’opposition ont semé la pagaille.

Vant Bef Info (VBI)