Haïti-Élections : Deux « organisations de presse » sollicitent un audit du processus électoral

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Illustration mediasPort-au-Prince, le 21 décembre 2015.- Deux organisations évoluant dans le domaine de la communication, en Haïti, ont affiché clairement leurs positions en sollicitant une vérification des élections du 9 août et 25 octobre 2015. Elles ont également déclaré que le CEP s’est décrédibilisé au fil de ces deux élections et que l’audit du processus s’avère nécessaire. La rédaction de Vant bèf info (VBI) publie le communiqué recueilli sur le site internet de www.alterpresse.org.  

Le Groupe Médialternatif (GM) et la Société d’animation en communication sociale (SAKS), ayant été impliqués, en tant qu’institution et réseau de communication sociale, dans le choix du représentant du secteur Presse au Conseil électoral provisoire (CEP), expriment leurs vives inquiétudes face à la crise électorale, qui risque de précipiter le pays dans le gouffre.

Le GM et la SAKS souhaitaient, par leur geste, contribuer à un processus électoral authentique, qui servirait à ouvrir la voie vers le renforcement de la démocratie en Haïti, malgré le recul, observé depuis quelques années, en matière de respect des normes démocratiques.

Le GM et la SAKS espéraient que ce processus électoral éviterait à la société haïtienne de s’enfoncer encore plus dans l’autoritarisme, qui a fait tant de torts au pays avant et après la chute de la dictature des Duvalier en 1986.

Comme de larges secteurs démocratiques et populaires, le GM et la SAKS constatent qu’un processus électoral chaotique est conduit par un CEP qui s’est progressivement décrédibilisé et n’inspire plus aucune confiance.

Le CEP, principale institution responsable de la conduite des élections, ne s’est pas mis à la hauteur du défi du moment. Il a plutôt compromis son indépendance en se mettant au service des tendances rétrogrades de la société et de la communauté internationale, qui promeuvent, depuis près de 30 ans, des élections frauduleuses et l’impunité électorale.

Le CEP s’est systématiquement refusé à toutes les demandes de transparence de la société sur ce qui s’est passé dans les Bureaux de Vote (BV) et le Centre de Tabulation (CT) les 9 août et 25 octobre 2015, malgré les violences et les fraudes documentées par les organisations nationales d’observation et par le CEP lui-même.

Cette grave situation s’en trouve exacerbée par des accusations et des dénonciations de corruption impliquant supposément des conseillères et conseillers électoraux, qui auraient, à leur propre profit personnel, trafiqué l’expression de la volonté populaire.

Le GM et la SAKS estiment que, dans ces conditions, il n’est plus possible de faire confiance à ce CEP, en tant qu’institution électorale, dont les membres sont solidaires les uns des autres.

Il appartient aujourd’hui à chacun/chacune des membres du CEP d’endosser ses responsabilités face à la société, de répondre des accusations qui les concernent et de se mettre à l’écoute des aspirations démocratiques.

Le GM et la SAKS sont convaincus qu’à ce stade, il est hors de question de planifier l’organisation d’un autre rendez-vous électoral, sans un véritable audit, qui permettra de sortir une fois pour toutes du cycle des scrutins frauduleux, de l’impunité électorale et évitera au pays des commotions politiques aux conséquences incalculables.

Port-au-Prince, le 20 décembre 2015

Gotson Pierre

Coordonnateur GM

 

Ary Régis

Directeur exécutif SAKS