PNH : Le SYNAPOHA salue les projets d’infrastructure, mais dénonce la précarité des conditions de vie policières

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À l’occasion du 30e anniversaire de la Police Nationale d’Haïti (PNH), les autorités annoncent un vaste plan de modernisation. Le syndicat des policiers, tout en saluant les efforts, déplore l’oubli des conditions sociales des agents.

Port-au-Prince, 17 juin 2025 — Lors d’une cérémonie marquant le 30e anniversaire de la PNH, le Directeur général Normil Rameau a annoncé le lancement d’un ambitieux programme de modernisation des infrastructures policières. Ce plan comprend notamment la construction de deux nouvelles écoles de police dans les régions du Grand Nord et du Grand Sud, ainsi que la reconstruction de plusieurs commissariats détruits lors des récentes vagues de violence armée. Ces projets s’inscrivent dans la stratégie de développement de la PNH pour la période 2025-2030.
Mais si le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA) accueille favorablement ces initiatives, il tire néanmoins la sonnette d’alarme sur la situation sociale critique des agents.
Dans une note publiée ce mardi 17 juin, le syndicat regrette l’absence de mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie du personnel policier. Il pointe du doigt des problèmes persistants : salaires stagnants depuis plus de dix ans, absence de couverture médicale adéquate, précarité du logement — notamment en province — et situation dramatique des policiers déplacés par les violences.
« On ne construit pas une police forte uniquement avec du béton, mais avec des femmes et des hommes respectés, protégés et valorisés », martèle le SYNAPOHA dans sa déclaration.
Le syndicat appelle les autorités à replacer le bien-être des agents au cœur des réformes à venir, estimant que la sécurité nationale dépend aussi du traitement réservé à ceux qui la garantissent au quotidien.
Cette prise de position exprimee par l’organisation syndicale dénote un écart préoccupant entre les ambitions institutionnelles et la réalité vécue par les policiers, qui luttent quotidiennement contre des gangs lourdement armés, tant dans les quartiers sensibles de la capitale que dans plusieurs villes de province passées sous contrôle criminel.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)