Droits des Femmes : Un Long Chemin en Haïti

Getting your Trinity Audio player ready...
|
La date du 8 mars, consacrée à la Journée internationale des droits des femmes, trouve son origine dans la grève générale et les manifestations des femmes russes à Petrograd, le 23 février 1917 (selon le calendrier julien, correspondant au 8 mars dans le calendrier grégorien). Réclamant du pain et la paix, ces femmes ont joué un rôle déterminant dans le déclenchement de la révolution bolchevique d’octobre 1917. Inspirées par cet événement, les Nations Unies ont déclaré 1975 comme l’Année internationale des femmes et, en 1977, ont officialisé le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes.

Pétion-Ville, le 8 mars 2025- En Haïti, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, créée en 1915, comptait une section haïtienne dès le début des années 1920. Cette section a vu le jour dans le contexte de la lutte contre l’occupation américaine. En 1926, à la demande de la section haïtienne, une commission d’enquête a été dépêchée pour documenter l’impact de l’occupation et les violences subies par les femmes haïtiennes. En 1934, après des années de mobilisation, est née la Ligue féminine d’action sociale sous l’impulsion de Madeleine Sylvain Bouchereau, première Haïtienne titulaire d’un doctorat et fille du poète Georges Sylvain.
À partir de cette ligue, d’autres organisations ont vu le jour au fil des décennies pour renforcer la lutte pour les droits des femmes, notamment SOFA, Kay Fanm et Enfo Fanm. Comme d’autres mouvements sociaux et politiques, ces organisations ont activement participé à la lutte contre la dictature des Duvalier. En 1994, lors du retour d’exil du président Jean-Bertrand Aristide, les militantes haïtiennes, soutenues par des acteurs internationaux, ont contribué à la création du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) et ont poussé l’État haïtien à ratifier la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre les femmes, connue sous le nom de Convention de Belém do Pará.
Aujourd’hui, la lutte pour les droits des femmes en Haïti demeure plus que jamais d’actualité. L’insécurité grandissante, l’instabilité politico-économique et la crise sociale aggravent la précarité des femmes. Elles sont les premières touchées par la montée des violences et par un taux de chômage particulièrement élevé, dans un contexte d’inflation persistante.
Bien que des avancées aient été réalisées, beaucoup reste à accomplir. Ne baissez pas les bras, Mesdames ! Ne vous contentez pas de peu, exigez plus afin de combattre l’inégalité sous toutes ses formes.
Bonne continuation dans votre lutte !
Emmanuel PREZEAU
Vant Bèf Info (VBI)