« Le citoyen haïtien doit se sentir protégé » dit Jean Wilner Morin au nouveau DG de l’OPC
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La cérémonie d’installation du nouveau directeur général de l’Office de la Protection du Citoyen, Mr Jude Jean-Pierre, tenue ce mardi, a été l’occasion pour le protecteur du citoyen, Me Jean Wilner Morin, de lui rappeler son devoir de résultats. Jude Jean Pierre lui rassure que ses compétences et ses expériences tant à l’OPC que dans d’autres institutions, seront mis à profit dans cette perspective.
Delmas, le 28 janvier 2025. Pour le protecteur du citoyen, Me Jean Wilner Morin, l’OPC est attendu à chaque station où le droit du citoyen est violé. Voilà pourquoi, il demande au nouveau directeur général de l’institution de la redynamiser sur l’ensemble du territoire.
En effet, Me Morin a d’abord décrit la situation difficile à laquelle le pays est confronté dans un contexte marqué par l’obsolescence, selon des rapports d’enquête, des structures carcérales chargées d’appliquer la rétribution sociale.
Il y a aussi des centaines de citoyens reconduits en permanence à la frontière par les autorités dominicaines, souvent en violation de leurs droits, ainsi que les menaces de déportation des compatriotes par les nouvelles autorités américaines, faisant craindre une aggravation de la crise.
Mais il dit attendre de Mr Jean Pierre, qu’il présente comme une personne d’écoute, de rigueur, intègre et intelligente, qu’il donne les résultats escomptés, soulignant que seul le résultat compte. Les bonnes qualités ainsi que les gros diplômes ne valent rien si, face à l’adversité, on est incapable d’innover, lui rappelle-t-il.
Impacter le citoyen
Le citoyen haïtien doit se sentir protégé, dit Jean Wilner Morin à Mr Jean Pierre lui conseillant d’écouter, d’identifier, d’anticiper, d’évaluer, de moduler mais surtout d’impacter. En un mot, il lui demande d’être un bon gestionnaire.
Il lui rappelle que l’OPC est appelé à jouer un rôle de vigile, c’est une institution d’écoute et d’accompagnement, souligne-t-il. Il dit s’attendre à ce que le nouveau directeur général impulse sa vision d’une administration saine, sans corruption, efficace et efficiente.
Me Morin a aussi été très élogieux envers le protecteur adjoint, présent à la cérémonie, Me Amoce Auguste, qu’il présente comme un fin technicien, un collaborateur loyal, un pédagogue patient et modeste mais aussi un homme de parole.
Le nouveau directeur général de l’OPC, Jude Jean Pierre, affirme mesurer l’immensité de la tâche qui l’attend. Mais il promet de mettre à profit sa longue expérience à l’OPC, où il a déjà travaillé pendant plus de 10 ans, occupant des postes de responsabilité, mais également au niveau des autres institutions, pour accomplir sa mission.
Le remède à la dégradation des droits humains
Pour Jude Jean Pierre, face à la situation des droits humains qui s’est dégradée ces dernières années, avec plus de 5000 personnes tuées en 2024 à cause de la violence des gangs et le déplacement forcé de plus d’un million de citoyens qui vivent, pour la plupart dans les camps de fortune, il faut renforcer le travail de l’OPC.
Il déplore l’incapacité des instances concernées à garantir l’accès à la justice et à la réparation des victimes de violation des droits humains. Le renforcement du travail de l’OPC doit se faire tant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince que dans les villes de provinces où l’institution est présente.
L’OPC, rappelle-t-il, doit protéger les droits de tous les citoyens contre toutes les formes d’abus au niveau de l’administration publique. Il doit aussi veiller, au respect, par l’État, de ses obligations en matière de droits humains au niveau national, régional et international.
Il promet de renforcer les mécanismes de réception des plaintes par la mobilisation des ressources disponibles en vue d’assurer, de manière efficace, la protection des citoyens face aux abus et aux violations de leurs droits.
Jude Jean Pierre a aussi annoncé que des dispositions seront adoptées en vue de publier, en temps réel, les rapports d’enquête, les rapports annuels d’activités ainsi que les rapports thématiques tout en renforçant les canaux de communication avec les organisations de la société civile, en particulier, celles évoluant dans le domaine des droits humains.
Il entend également travailler au renforcement des relations entre l’OPC et les autres institutions étatiques, rappelant que la lutte contre l’impunité passe par la mise en œuvre de structures rigoureuses de documentation des cas de violation des droits humains et la poursuite de leurs auteurs par-devant les autorités judiciaires compétentes.
Dodeley Orélus
Vant Bèf Info (VBI)