Études supérieures : les universités haïtiennes à la traîne
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Les universités haïtiennes continuent de figurer parmi les plus mal classées de la région. Cette année encore, aucune d’entre elles n’apparaît dans le prestigieux classement des meilleures universités d’Amérique latine et des Caraïbes, qui évalue plus de 400 institutions.
Port-au-prince, samedi 14 décembre 2024
En revanche, dix universités dominicaines figurent dans ce palmarès, à commencer par l’Instituto Tecnológico de Santo Domingo (INTEC), classé 142e. Ce résultat illustre les efforts soutenus de la République dominicaine pour améliorer la qualité de son enseignement supérieur, un système qui accueille aujourd’hui des milliers d’étudiants haïtiens.
En Haïti, cette exclusion souligne les défis chroniques auxquels fait face le système universitaire. Manque de financement infrastructures inadéquates et pénurie de personnel qualifié figurent parmi les problèmes récurrents. À ces difficultés s’ajoute une production scientifique quasi inexistante, comme l’a souligné un responsable de l’Université d’État d’Haïti (UEH) interrogé par Ayibopost. Une université qui n’accompagne pas ses étudiants désireux d’apprendre compromet son avenir. Sans une maîtrise de sa production scientifique, elle ne fait que reproduire le savoir d’ailleurs, sans apporter de contribution originale, a-t-il déclaré.
La crise sociopolitique que traverse le pays aggrave la situation. À Port-au-Prince plusieurs facultés de l’UEH ont dû abandonner leurs locaux, pris d’assaut par des gangs armés. Ces derniers, notamment ceux de la coalition Viv Ansanm, multiplient pillages et incendies, rendant impossible toute activité académique normale.
Pour redresser le secteur, une réforme structurelle s’impose. Les acteurs concernés appellent à des actions urgentes et concertées afin de doter le pays d’un système universitaire capable de répondre aux besoins de développement et de relever les défis du futur.
Par Lanois Camilus ALCIDOR