Le Grand Sud d’Haïti : Pris au piège de l’insécurité à Port-au-Prince
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La violence des gangs à Port-au-Prince continue de s’étendre bien au-delà des limites de la capitale, affectant gravement les départements du Grand Sud. En contrôlant les axes routiers, notamment la Route nationale # 2, ces groupes criminels empêchent l’approvisionnement en produits de première nécessité, plongeant ces régions dans une crise économique sans pr écédent.
Des prix en hausse vertigineuse
Les conséquences sont immédiates et visibles : une flambée des prix des denrées alimentaires dans les départements des Nippes, du Sud, du Sud-Est et de la Grand’Anse. Le pouvoir d’achat des ménages, déjà fragilisé, a chuté de façon alarmante. Cette envolée des prix est directement liée à l’impossibilité d’acheminer les marchandises par voie terrestre.
Des villes comme les Cayes, Jacmel, Miragoâne et Jérémie, traditionnellement dépendantes des marchandises provenant de Port-au-Prince, subissent désormais des pénuries. Face à l’insécurité des routes, les distributeurs n’ont d’autre choix que d’opter pour la voie maritime, une alternative coûteuse qui se répercute sur les consommateurs.
Un quotidien devenu insoutenable
La situation est intenable, nous ne pouvons plus manger à notre faim », déplore une mère de famille des Cayes. Avec émotion elle décrit le désarroi des familles face aux prix exorbitants : « Comment allons-nous survivre avec un sac de riz à 6 000 gourdes, des haricots à 900 gourdes la marmite et du sucre à 600 gourdes la marmite ?
La rareté touche également les produits locaux. Un poivron, pourtant cultivé dans la région, peut coûter jusqu’à 250 gourdes tandis qu’une tête d’ail se négocie à 200 gourdes, des prix inimaginables il y a encore quelques mois.
Une crise humanitaire imminente
Cette situation préoccupante intervient alors que l’Organisation des Nations Unies avait déjà alerté sur le risque de famine en Haïti. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population est en proie à l’insécurité alimentaire.
Face à cette crise, les appels à l’aide se multiplient. La population exhorte les autorités à agir rapidement pour rétablir la sécurité sur les routes et faciliter l’accès aux produits de première nécessité. Sans une intervention immédiate, Haïti pourrait se retrouver au bord d’une catastrophe humanitaire.
La détresse du Grand Sud est le reflet d’une nation en souffrance, où chaque jour qui passe aggrave un peu plus la précarité des foyers haïtiens.
Par Dieunel W. Bellegarde, Vant Bèf Info