Haïti, 7 mois de transition : une errance sans fin
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Par Wandy CHARLES
Six mois après le début de cette énième transition politique, Haïti s’enfonce toujours plus profondément dans un gouffre de chaos et de désespoir. À quoi bon ces grands discours et ces interminables palabres, si, au bout du compte, les dirigeants restent incapables de sortir le pays du marasme ?
Un Conseil présidentiel à sept têtes, un gouvernement pléthorique de dix-huit (18) ministères, et pourtant, aucune solution concrète jusque-là. Rien pour juguler la violence des gangs armés. Rien pour relancer une économie moribonde. Rien pour rétablir une confiance brisée entre le peuple et ses élites. Haïti, ce pays exsangue, continue de souffrir, abandonné à une crise multidimensionnelle qui n’en finit plus.
Un échec cuisant
Garry Conille, présenté comme le technocrate providentiel, a été emporté par les remous d’une transition qu’il n’a jamais su maîtriser. Sa chute, orchestrée par un coup de force aux allures lavalassiennes, illustre à quel point même les « experts » les plus aguerris peuvent se retrouver piégés dans les sables mouvants de la politique haïtienne. Cinq (5) mois de tergiversations, de discours vains, et d’illusions dissipées. À l’arrivée, un pays toujours sous l’emprise des gangs, une économie à l’agonie, et un peuple meurtri, condamné à survivre dans l’attente de lendemains meilleurs qui ne viennent jamais.
Le constat est cruel mais incontournable : la gouvernance actuelle est un naufrage. Les dirigeants peinent à définir une direction, un cap, une vision. À quoi servent les fauteuils ministériels si ceux qui les occupent se contentent de jouer aux technocrates bureaucratiques ?
L’heure des comptes
Le successeur de Garry Conille n’a pas le droit de reproduire les erreurs de son prédécesseur. L’heure n’est plus aux belles paroles ou aux réunions stériles. L’heure est à l’action. Il faut agir avec détermination et, surtout, avec urgence.
Que dire des quartiers populaires de Port-au-Prince, transformés en champs de bataille, où les gangs armés dictent leur loi ? Que dire des villes de province, où les citoyens, abandonnés à eux-mêmes, attendent désespérément des solutions concrètes ? Ce peuple, fatigué et abandonné, mérite mieux que cette indifférence cruelle. Où est l’humanisme de ceux qui prétendent gouverner ?
Trop, c’est trop
Haïti a trop souffert. Ce peuple martyrisé ne peut plus attendre. Ce pays ne peut plus être réduit à une scène où les élites politiques jouent à leurs jeux d’influence, au détriment de la vie de millions de citoyens. Il est temps de mettre fin à cette mascarade. Il est temps de redonner à Haïti la dignité qu’elle mérite.
Messieurs et dames de la transition, entendez la clameur d’un peuple en détresse. La nation vous regarde, et elle attend des actes. Des actes forts, des actes décisifs. Car continuer sur cette voie, c’est trahir une fois de plus ce pays qui, déjà, a tant perdu.
Vant Bef Info (VBI)