Haïti / Société Rapatriement d’haïtiens par les Etats-Unis, des port-au-princiens opinent

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L’annonce de la déportation, par les autorités américaines, d’un groupe de 68 ressortissants haïtiens a provoqué la colère des uns et l’indignation des autres à un moment où le pays se bat corps et âmes contre la propagation, à grande échelle, du nouveau Coronavirus. Cependant, certains citoyens interrogés par Vant Bef Info (VBI) dénoncent ce qu’ils appellent l’hypocrisie de ceux qui s’indignent contre ces déportations arguant qu’ils n’ont pas eu la même réaction avec la poursuite des déportations par les autorités dominicaines.

Port-au-Prince, le 7 avril 2020. Alors que certains citoyens s’indignent de la décision des autorités américaines de déporter un groupe de 68 haïtiens dits en situation irrégulière sur leur territoire, d’autres compatriotes les qualifient d’hypocrites pour n’avoir pas adopté la même attitude vis-à-vis des autorités dominicaines qui continuent de déporter des centaines, voire des milliers de compatriotes ces deux dernières semaines.

Lors d’un micro-trottoir réalisé mardi à Port-au-Prince, plusieurs citoyens ont affirmé n’avoir pas compris l’attitude de ceux qui se disent contre le rapatriement de ces 68 compatriotes.

Ils restent muets pour ce qui est des centaines, voire des milliers, de ressortissants haïtiens refoulés ces deux dernières semaines  par les autorités dominicaines à la frontière.

Pourquoi n’ont-ils rien dit suite au refoulement samedi de 225 haïtiens par les Iles Turques et Caïques ? se demande Pierre qui dénonce ce qu’il appelle une forme d’hypocrisie.

Pour sa part, Violène estime que les Etats-Unis devraient suspendre, pendant la crise du Covid-19, les déportations d’haïtiens dits en situation irrégulière sur leur territoire, mais elle affirme que le gouvernement haïtien avait pour devoir de les recevoir.

Elle dit souhaiter que des dispositions soient prises pour que ces compatriotes qui arrivent des Etats-Unis, un pays très affecté par le nouveau Coronavirus, soient placés en observation pendant deux semaines avant de les laisser vaquer à leurs activités.

Elle demande également que des dispositions soient prises pour les empêcher de quitter la quarantaine à l’instar des dizaines de refoulés récemment arrivés des Iles Turques et qui avaient réussi à s’échapper.

Vant Bef Info (VBI)